Cette grande aventure commence au début des années soixante, dans un Québec à l’aube de sa « Révolution tranquille », par le processus de réforme du système d’éducation.

Les recommandations de la Commission royale d’enquête sur l’enseignement, lancée en mars 1961, sont on ne peut plus claires et préconisent la démocratisation de l’enseignement :  la scolarisation doit être accessible au plus grand nombre d’étudiants possible, et ce, peu importe leur situation géographique ou sociale.

Un enchaînement de mesures, qui changeront à jamais la face des écoles du Québec, s’ensuit. L’enseignement passe du contrôle de l’Église à celui de l’État, l’école devient obligatoire jusqu’à seize ans et les universités sont dorénavant seules responsables de la formation des futurs enseignants.

Ce déferlement de réformes s’accompagne d’une importante restructuration du réseau des commissions scolaires et mène, en 1964, à la création du ministère de l’Éducation. Le Québec est témoin, quelques années plus tard, de l’ouverture des premiers cégeps et de la création du réseau de l’Université du Québec (UQ), en décembre 1968, à la suite de l’adoption de la Loi 88 par l’Assemblée nationale.

« Contrairement au Cégep de Hull qui sera créé sans tarder pour répondre aux vœux du rapport Parent et au développement de l’enseignement collégial sur tout le territoire québécois, les débuts de l’établissement universitaire en Outaouais sont difficiles et incertains. Tout compte fait, l’émergence de services universitaires a été des plus ardue tant à Hull qu’à Rouyn, c’est-à-dire dans tout le territoire de l’ouest du Québec. (…) l’UQAH et l’UQAT ont la particularité d’avoir partagé, au moins pendant un certain temps, une destinée commune. »[1]