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ALEG - Articulation lecture écriture grammaire

Pourquoi articuler?


 

 

Depuis l’avènement de la démocratisation de l’enseignement avec le rapport Parent (1963), les pratiques enseignantes, en classe de français, ont bien peu changées. En effet, selon les différentes enquêtes relatives à la question[1], la plus grande partie du cours de français est consacrée à l’enseignement d’aspects langagiers, en particulier des notions de grammaire. Cela s’avère tant au primaire qu’au secondaire. Est-ce parce que tout est efficace, ou plutôt parce que nous sommes empreints d’une culture scolaire très forte?

Il semblerait que la deuxième option soit la plus probante. En effet, même si nous n’adhérons pas au discours catastrophique de certains analystes, il faut quand même reconnaitre que les résultats en lecture et en écriture des élèves ne sont pas particulièrement reluisants. Notre système scolaire produirait 50% d’analphabètes fonctionnels, incapables de comprendre un texte simple[2]. À l’écrit, à l’échéance de la scolarité obligatoire, 20% des élèves échouent la production écrite de 5e secondaire, et 40% échoue le volet orthographe de cette évaluation[3]. Peut-on alors prétendre que l’enseignement actuel de la grammaire comme efficace?

Certains vont mentionner avec raison l’importance des premières années pour favoriser l’apprentissage de la langue[4]. D’autres insisteront sur le rôle des parents, des frères et sœurs, des amis[5] ou encore l’importance des caractéristiques de la grammaire scolaire, mais comme enseignant, que peut-on faire ? Ayant oeuvré quelques années comme enseignant de 1re secondaire, je dois avouer avoir longtemps eu tendance à pointer du doigt les enseignants du primaire qui m’avaient précédé auprès de ces élèves, ou encore à dénoncer à l’avance ceux qui me suivraient! Le recul ne me rend par très fier de cette déresponsabilisation, même si depuis, j’ai pu constater que ce mode de pensée était plus partagé que je ne le croyais…

[1] Chartrand, S.-G. et Lord, M.-A. (2013). L’enseignement du français au secondaire a peu changé depuis 25 ans. Québec français, 168, 86-88.

[2] Gouvernement du Québec (2015). Les compétences en littératie, en numératie et en résolution de problèmes dans des environnements technologiques : des clefs pour relever les défis du XXIe siècle. Rapport québécois du Programme pour l’évaluation internationale des compétences des adultes (PEICA). Québec : Gouvernement du Québec, Institut de la statistique du Québec. Repéré à http://www.stat.gouv.qc.ca/docs-hmi/statistiques/education/alphabetisation-litteratie/peica.pdf

[3] Ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport. (2012). Évaluation du plan d’action pour l’amélioration du français : Le rapport à la lecture et à l’écriture à l’école (2010) Rapport d’évaluation abrégé. Québec : Gouvernement du Québec. Repéré à http://www.education.gouv.qc.ca/fileadmin/site_web/documents/dpse/formation_jeunes/EvaluationPAAF_2eRapportFinal_RapportLectureEcriture_1.pdf

[4] Morin, Marie-France (2010). Synthèse de connaissances sur l’enseignement de l’écriture à l’école primaire.  Sherbrooke : Chaire de recherche sur l’apprentissage de la lecture et de l’écriture. Repéré à http://lectureecriture.ca/wp-content/uploads/2014/08/Synth%C3%A8se_finale_mention-MELS_15-mars-2010.pdf

[5] Booth, D., Elliot-Jones, S., et Bruce, F. (2009). Boys’ Literacy Attainment: Research and Related Practice. Centre for Literacy at Nipissing University, Gouvernement de l’Ontario. Repéré à http://www.edugains.ca/resourcesLIT/BoysLiteracy/BoysLiteracyDVD/5Supports/1_Boys’LiteracyTeacherInquiryK-12/LiteratureReview/Boys_Literacy_Attainment.pdf