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ALEG - Articulation lecture écriture grammaire

Interrelation lecture-grammaire

Comment fonctionne l'interrelation entre la lecture et la grammaire?

Plusieurs recherches ont porté sur la mobilisation des notions lexicales au service de la lecture, et, inversement, sur l'apport de la lecture au développement du lexique. Par contre, pour ce qui est de la grammaire, bien peu de recherches s'y sont intéressées. Pourtant, on peut considérer que plusieurs aspects grammaticaux favorisent la compréhension de texte, en particulier tout ce qui concerne la grammaire du texte (reprise de l'information, marqueurs de relation, etc.). C'est pourquoi on voit souvent ce genre de questions dans les questionnaires de compréhension. Si le lecteur habile saura faire appel à des aspects grammaticaux pour identifier, interpréter, ou réagir à un texte, reste encore à théoriser l'interrelation.

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Interrelation lecture-grammaire

 

L’interrelation entre un autre aspect langagier – le lexique – et la lecture a été largement documenté, montrant l’importance de la lecture pour le développement implicite et explicite du vocabulaire. En contrepartie, on voit que la maitrise du vocabulaire est un élément crucial en compréhension de lecture, qui influence grandement le niveau de littératie, et ce, de manière de plus en plus importante au fil de la scolarité. Par contre, l’interrelation entre la grammaire et la lecture a été moins étudiée. Nous avons ici décidé de procéder à l’envers pour arriver à déterminer les relations entre les deux, c’est-à-dire qu’à la lecture de l’analyse des articulations didactiques proposées par les manuels[1], nous tenterons d’extraire l’interrelation sous-jacente induite par les concepteurs et les didacticiens.

En fait, Biao[2] (2015) a fait l’exercice et a constaté certaines tendances. On peut résumer en disant que si le texte sert de prétexte pour traiter de notions grammaticales, ces dernières ne sont que peu mises à profit pour le développement de la compétence en lecture. En d’autres mots, on se sert de la lecture pour repérer des formes grammaticales, pour les transformer, ou pour les expliquer (À titre d’exemple, on demande de trouver les pronoms dans un extrait, ou encore d’en repérer l’antécédent qui expliquerait ses marques de genre et de nombre, ou encore de le remplacer par une autre forme de reprise de l’information). Bref, ici, la relation est unilatérale entre une activité de lecture et une activité de grammaire, la première servant à nourrir la seconde afin de lui fournir un cadre « authentique ».

Pourtant, la lecture d’une texte, authentique ou non, demande la sollicitation de savoirs et savoir-faire grammaticaux tant pour comprendre que pour interpréter, réagir ou appuyer un jugement critique[3]. D’ailleurs, tout le pan grammaire du texte issu de la grammaire nouvelle s’intéresse à des relations pouvant influencer la compréhension d’un texte. La reprise de l’information, la modification d’un temps de narration, les marqueurs de relation sont tous des aspects grammaticaux utilisés par un auteur pour indiquer des informations essentielles à la compréhension et pouvant impliquer des informations inférées. Quant aux composantes de la compétence plus appréciatives, elles ne peuvent faire abstraction de la forme textuelle, qui peut impliquer les choix grammaticaux.

[1] Biao 2015)

[2] Biao 2015)

[3] Ronveaux, Soussi et Dutrévis, 2017

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