Conférence 3 nov. : Yeux clos. Yeux écarquillés. Yeux clos écarquillés.
Lynn Kodeih
Yeux clos. Yeux écarquillés. Yeux clos écarquillés.
Lynn Kodeih
Lundi le 3 novembre 2025
16h45 à 17h45
A0200 (ÉdAC -Auditorium du Pavillon Lucien-Brault)
C'est avec plaisir que nous accueillons l'artiste Lynn Kodeih dans le cadre du cours Image en mouvement et vous êtes cordialement invité.es. Kodeih abordera son projet en cours Of bodies that are not ours, dans lequel elle examine les politiques du deuil, de la perte et de la mémoire, en se concentrant sur les artefacts funéraires provenant du Liban et de Palestine conservés dans les collections occidentales. Développé lors d'une résidence dans les réserves du Musée des beaux-arts de Montréal, ce projet interroge la manière dont les institutions coloniales pillent, décontextualisent et réduisent au silence les objets sacrés, les transformant en instruments de violence épistémique. En retraçant les continuités entre les modalités du regard, l'accumulation impériale et les violences étatiques actuelles, sa recherche soutient, par le biais de l’image et de son retrait, que le deuil n'est pas seulement un droit, mais aussi une forme de revendication de la mémoire et de la deuillabilité, au-delà des cadres imposés par l'empire. Rejetant la logique écrasante du spectacle, Kodeih explore comment le retrait de l’image peut forger un langage du refus. Comment une image peut-elle encore agir quand le monde s’écroule ? Quel pouvoir reste-t-il au visuel, et comment peut-il devenir un acte de résistance ? Lors de cette rencontre, Kodeih parlera de son processus de création et de son rapport complexe à l’image, de ses possibilités comme de ses défaillances.
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Artiste-chercheure basée à Tiohtià:ke/Mooniyang/Montréal depuis 2020, Lynn Kodeih interroge dans son travail les politiques de l’image ainsi que les notions d’espace et de frontières dans un monde toujours colonial. À la croisée de la textualité et de l’autothéorie, de la vidéo et de l’installation, sa pratique explore la matérialité, l’accident et l’impossibilité de représentation. Ancrée dans une perspective intersectionnelle, elle met au jour les dynamiques de pouvoir et les violences systémiques, et porte son regard sur des territoires dépossédés et colonisés, marqués par le déplacement forcé. Depuis 2009, elle collabore avec diverses universités et institutions artistiques ; elle conçoit le geste curatorial comme une extension de sa pratique, un espace pour éprouver ses préoccupations en résonance avec le travail de créateur·rice·s engagé·e·s.



