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Marly Fontaine obtient une bourse du FRQSC pour ses études doctorales!

Recherche de l'identité innue à travers les témoignages des ainé.es et la création vidéo/audio.

 

Félicitations à Marly Fontaine, étudiante à la maitrise en muséologie et pratiques des arts, pour l'obtention de cette bourse doctorale prestigieuse! 

 

Résumé du projet

Cette recherche doctorale vise à récolter les témoignages des ainé·es de la communauté de Uashat Mak Mani-Utenam, une communauté innue située à proximité de Sept-Îles, Québec. Cette collecte de voix constituera une banque d’archives (enregistrements audios et vidéos) répertoriant leurs savoirs, vécus personnels, conceptions de l’identité innue et visions du monde et de l’histoire. Mené par une artiste et chercheuse innue native de cette communauté, ce projet projette de documenter le savoir ancestral et de définir les fondements de l’identité et la culture innue. Au surplus, ces témoignages seront valorisés par la démarche artistique de la chercheuse : Avec le consentement des ainé·es, certains extraits audios et vidéos recueillis seront intégrés à des œuvres de sensibilisation à la réalité des innu-s. Par ces créations artistiques, la chercheuse et artiste soutient que la réconciliation avec les Canadien-nes passe par l’empathie et la curiosité mutuelle. Elle espère inspirer aux innus un sentiment de fierté, susciter un désir d’écouter leurs ainé·es et favoriser la préservation de la culture. Pendant des millénaires, l’oralité a été centrale à l’identité innue. Les atnukens (légendes) et les tipatshimun (histoires) expliquaient les valeurs et les règles de vie en communauté, d’expliquer comment vivre avec la nature, d’expliquer la vie... Avec la colonisation et les démarches d’assimilation forcée des Premières Nations, cette pratique a perdu en importance dans les communautés. Les légendes ne se racontent plus au sein des foyers. Le respect des ainé·es diminue et on les écoute de moins en moins. Pour cette raison, la mémoire collective se dégrade : Les problèmes de santé, l’âge et les décès éteindront bientôt le savoir de la dernière génération à avoir vécue de manière traditionnelle sur le territoire. La tradition orale est au centre de la démarche de cette chercheuse. Ce projet vise à reconnaitre la contribution de ceux qui ont vécu la transition du nomadisme à la sédentarisation, à documenter leurs connaissances au bénéfice des générations futures et à valoriser leur pluralité de voix. Dans ce contexte, l’essence du projet est de restituer le pouvoir aux ainé·es de s’exprimer sur les sujets qui leur tiennent à cœur. Pour cette raison, la chercheuse permettra aux ainé·es de discuter librement, sans dicter les thèmes à aborder ni tenter de diriger leurs réponses par la formulation des questions. À travers leurs récits, la chercheuse cherchera à cerner et à faire rayonner ce qui définit l’identité innue. Pour les ainé·es, être innu·e implique souvent de parler la langue et de vivre sur le territoire. Pour la génération née après les pensionnats, l’appartenance innue découle de la quête identitaire, elle-même. Or, comment faire pour être innu-e après avoir été déraciné·e par la colonisation et avoir perdu le lien avec le territoire et la langue? Qu’est-ce qu’être innu-e? Par ce projet, l’artiste et chercheuse souhaite favoriser la guérison collective et une réconciliation avec les valeurs traditionnelles, comme l’écoute et le respect des ainé·es.

Crédits photo : Alfred Newashish Birothé. Performance à Mashteuiatsh dans le cadre de la commémoration du pensionnat de Pointe-Bleue tenue en 2017 lors du Grand rassemblement annuel des Premières Nations