École d’été sur les droits et les enjeux autochtones: la professeure Gentelet reçoit un appui du CRSH
Karine Gentelet, professeure agrégée au Département des sciences sociales et directrice du pôle régional du Centre interuniversitaire d’études et de recherches autochtones à l’UQO, vient d’obtenir un appui du Conseil de recherches en sciences humaines du Canada (CRSH).
Cette subvention de plus de 40 000 $, accordée sous le programme Connexion du CRSH, servira à l’organisation d’une école d’été sur les droits et enjeux internationaux des peuples autochtones de la francophonie en collaboration avec le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH), l’organisation Femmes autochtones du Québec et la faculté de droit de l’Université Laval.
Du 3 au 14 juin 2024, cette école d’été accueillera sur le campus de l’Université Laval une trentaine de participants, incluant une dizaine de boursier.ère.s autochtones internationaux (Afrique, Océanie, Canada) sélectionnés pour leur profil d’expertise par le programme de bourses pour Autochtones du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH), avec lequel un partenariat a pu être conclu pour l’occasion.
Il s’agira d’une deuxième école d’été. En juin 2022, l’équipe autour de la professeure Gentelet avait présenté une première édition en format virtuel.
La professeure Karine Gentelet
Les autres membres (chercheure et collaboratrice) de la demande de subvention de la professeure Gentelet sont Marjolaine Étienne (présidente de Femmes autochtones du Québec), Geneviève Motard, professeure titulaire à la Faculté de droit de l’Université Laval et Şükran Tipi (coordonnatrice scientifique du CIERA-UQO et chargée de cours au Département des sciences sociales).
Développée sous l’instigation de Femmes autochtones du Québec (FAQ), cette école d’été offrira une formation en présentiel destinée en premier lieu au renforcement des capacités des leaders autochtones d’ici et d’ailleurs qui ont le français comme langue commune et qui voudraient s'impliquer plus activement à l’échelle des instances internationales.
La formation sera aussi ouverte aux étudiant.e.s démontrant une connaissance préalable des contextes autochtones ainsi qu’aux professionnels travaillant en contexte autochtone. En matière de contenu, il s’agira d'examiner les différents niveaux de protection des droits, les mécanismes de régulation, normes et politiques ainsi que des instances concrètes pour la prise de parole et de pouvoir des peuples autochtones, permettant notamment de comprendre la structure et le fonctionnement du système onusien sur les droits des peuples autochtones.
Collaboration avec l’ONU sur les dossiers autochtones
Notamment grâce à l’implication de la professeure Karine Gentelet, le CIÉRA développe depuis 2018 une collaboration soutenue avec les instances onusiennes dédiées aux peuples autochtones. Cette collaboration s’est matérialisée notamment par l’intégration au sein des instances du CIÉRA d’experts autochtones impliqués au Fonds de contributions volontaires pour les peuples autochtones et de l’Instance permanente des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones.
En 2019 et 2023, le CIÉRA a également organisé des stages lors des 18e et 23e sessions de l’Instance permanente sur les questions autochtones (Nations Unies, New-York) et lors de la 16e session du Mécanisme d’experts sur les droits des Peuples autochtones (Conseil des droits de l’Homme, Genève). C’est notamment dans le cadre de ces stages que plusieurs leaders autochtones et représentants d’instances onusiennes dédiées aux peuples autochtones, dont Marjolaine Étienne, actuelle présidente de Femmes autochtones du Québec, ont exprimé un urgent besoin d’espaces francophones pour se former, réseauter et échanger.
Plus précisément, le projet découle de discussions entre l’équipe du CIÉRA, des leaders autochtones et l’équipe de Morse Caoagas Flores, Section des peuples autochtones et des minorités, Direction générale de l'État de droit, de l'égalité et de la non-discrimination pour le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’Homme (HCDH). Dans le cadre de ce programme, offert dans quatre des langues reconnues aux Nations-Unies (anglais, français, russe et espagnol), le HCDH sélectionne annuellement une dizaine de boursiers parmi des candidatures de leaders autochtones francophones activement engagés pour la protection des droits de leur communauté et venant des pays de la Communauté des États indépendants (CEI). Le programme a pour objectif de renforcer leurs capacités et leurs connaissances sur le système de protection des droits des peuples autochtones des Nations-Unies.
C’est ainsi que dès la fin de leur participation à l’école d’été du CIÉRA 2024, ces experts seront attendus à Genève pour participer à plusieurs activités en lien avec le programme mais aussi pour participer à la 17e session du Mécanisme d’experts sur les droits des peuples autochtones (MEDPA). Alors que les boursiers de langue anglaise, russe et espagnol bénéficient depuis 2007 d’une formation préalable à leur arrivée à Genève, les leaders autochtones de la francophonie ne bénéficient pas d’une telle préparation. Le projet d’école d’été du CIÉRA a donc été conçu pour remédier à cette lacune dans le renforcement des capacités.
Une annonce concernant l’ouverture des inscriptions à l’École d’été sur les droits et enjeux internationaux des peuples autochtones de la francophonie ainsi que son déroulement sera faite au début du mois de mars. Pour plus d’informations: École d’été – CIÉRA (ciera-recherches.ca).
Le 30 janvier 2024