Joël Guérette, nouveau diplômé au doctorat en psychologie cheminement recherche
Joël Guérette, a récemment soutenu avec succès sa thèse, un travail de recherche qui obtenu à l’unanimité la mention « excellent ».

Sa thèse s’intitule : L’influence des forces sociales sur la prise de décision des arbitres sportifs.
Elle se résume comme suit :
L’environnement sportif est un contexte écologique idéal pour observer les interactions humaines en situation de compétition. Afin d’assurer un climat de confrontation juste et équitable, les différentes ligues sportives font habituellement appel à des arbitres. Ces derniers sont toutefois aux prises avec une tâche extrêmement complexe, celle de rendre des décisions impartiales dans un environnement où l’information à traiter dépasse leurs capacités cognitives. Les arbitres sont ainsi à risque de prendre des décisions incorrectes ou biaisées. Une importante source de biais provient des forces sociales présentes dans l’environnement sportif. La présente thèse doctorale vise à étudier l’impact de certaines de ces forces sur la prise de décision des arbitres sportifs. En premier lieu, l’influence de la foule a été analysée dans le contexte du hockey professionnel. Prenant racine dans les événements inattendus liés à la pandémie de la COVID-19, il a été possible de comparer le nombre de pénalités attribuées par les arbitres de la Ligue Nationale de Hockey en séries éliminatoires en fonction de la présence ou non de spectateurs dans les gradins. Les résultats suggèrent que les arbitres accordent significativement moins de pénalités à l'équipe locale qu’à l’équipe adverse lorsque la foule est présente. En revanche, lorsqu'il n'y a pas de spectateurs, le nombre de pénalités accordées aux deux équipes ne diffère pas. Une généralisation de ces résultats a été réalisée dans d’autres contextes, permettant de constater que l'avantage accordé à l'équipe locale par les arbitres devant une foule s’observe aussi en saison régulière, autant dans la Ligue Nationale de Hockey que dans une ligue de niveau inférieur, la Ligue Canadienne de Hockey. Dans un second temps, l’influence de la critique excessive du travail des arbitres par les joueurs et les entraîneurs a été étudiée dans le domaine du baseball professionnel. Dans ce projet, l'influence de l'agression verbale, mesurée par une éjection de la partie, a été analysée pour déterminer son impact sur la prise de décision de l'arbitre au marbre. Les résultats suggèrent un avantage bidirectionnel du recours à la violence verbale. Après avoir été excessivement critiqués, les arbitres au marbre sont moins susceptibles d’accorder des prises aux frappeurs de l'équipe agressive et plus enclins à appeler des prises aux frappeurs de l'équipe adverse. Une série d'analyses supplémentaires permet de rejeter une hypothèse alternative, soit que les arbitres cherchent à compenser les conséquences négatives liées à la perte d'un coéquipier qui découle de leur décision préalable d’éjecter quelqu’un. Les résultats des deux projets de recherche permettent de mettre en lumière l’influence des forces sociales et de leur valence sur la prise de décision des arbitres sportifs, dans le but d’aider ces derniers à réduire les biais décisionnels dont ils sont victimes et à rendre le contexte sportif plus équitable et sécuritaire.
Les recherches doctorales de Joël Guérette ont été dirigées par le professeur Daniel Fiset et codirigées par la professeure Caroline Blais du Département de psychoéducation et de psychologie de l’UQO.

Le jury était composé de :
- Professeur Stéphane Bouchard, Président du jury, Université du Québec en Outaouais
- Professeur Jérémie Verner-Filion, Membre interne, Université du Québec en Outaouais
- Professeur Patrick Gaudreau, Membre externe, Université d’Ottawa
Sous la supervision de la doyenne des études, Stéphanie Demers.
L’UQO félicite Joël Guérette !