DPJ : des professeures de l’UQO citées dans le Rapport Laurent
Plusieurs professeures de l’Université du Québec en Outaouais sont citées dans le rapport de la Commission spéciale sur les droits des enfants et la protection de la jeunesse (CSDEPJ).
Aussi connu sous le Rapport Laurent, cet important document déposé par la présidente de la Commission, Régine Laurent, recommande d’investir massivement dans la prévention pour protéger les enfants du Québec.
Madame Laurent et son équipe proposent également la création d’une charte de l’enfance, la modification de la Loi sur la protection de la jeunesse, les allègements des conditions de travail des intervenantes et un meilleur soutien des employés de la DPJ.
À plus de 500 pages, ce rapport est le fruit de deux ans de consultations lancées dans la foulée du décès d’une fillette de sept ans à Granby en avril 2019, une tragédie qui a provoqué une vague d’indignation.
Plusieurs professeures de l’UQO ont d’ailleurs témoigné à la Commission spéciale sur les droits des enfants et la protection de la jeunesse. La professeure Mélanie Bourque, du Département de travail social, a notamment témoigné, en décembre 2019. Elle a déposé un rapport commun avec la professeure Josée Grenier.
Marie-Ève Clément, professeure au Département de psychoéducation et de psychologie et titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur la violence faite aux enfants, a également contribué au rapport avec un témoignage devant la commission, l’an dernier.
La professeure Annie Bérubé, du Département de psychoéducation et de psychologie, et les travaux de l’équipe Ricochet sont également cités dans le Rapport Laurent. En février 2020, Annie Bérubé avait remis un mémoire rédigé en collaboration avec les professeurs Vickie Lafantaisie, Diane Dubeau et Sylvain Coutu.
La professeure Geneviève Pagé, du Département de travail social, est citée quant à elle dans le rapport au sujet de l’importance de préparer, d’accompagner et de soutenir les familles d’accueil pour mieux répondre aux besoins des enfants.
Dans le rapport final, la professeure Bourque et ses collègues Josée Grenier et Nathalie St-Amour sont citées dans un passage sur la charge de travail à la DPJ qui ne tient pas compte de la complexité des situations :
De façon générale, nous remarquons que la spécificité et la complexité des dossiers des enfants ne sont pas prises en compte dans le calcul de la charge de travail des intervenantes. Cela va à l’encontre de la nature même de la pratique psychosociale, qui prône de prendre le temps nécessaire pour établir une relation de confiance et mobiliser les forces des membres d’une famille35. Mélanie Bourque, professeure agrégée au Département de travail social de l’Université du Québec en Outaouais, mentionne dans son témoignage que : « Le travail social est une pratique prudentielle, c’est-à-dire que c’est une pratique qui vise à accompagner des personnes, évidemment vivant des difficultés, qui demandent un suivi [...] important parce qu’à chaque fois les situations sont complexes et singulières.
Lors de son témoignage, Mélanie Bourque a également souligné que « les travailleuses sociales ont l’impression que les décisions se prennent en fonction d’objectifs administratifs, de quantification, alors qu’elles n’ont pas de discussion clinique. »
Pour le volet violence faite aux enfants, le rapport cite l’expertise de la professeure Marie-Ève Clément : Selon un document de l’Observatoire des tout-petits, en 2012, 47,8 % des enfants de 0-5 ans ont subi de la violence physique mineure au moins une fois dans l’année147. Marie-Ève Clément, professeure titulaire à la Chaire de recherche du Canada sur la violence faite aux enfants, explique qu’il existe un risque d’escalade de violence lorsque les enfants subissent des punitions corporelles. De plus, elle note que seuls 2 % des professionnels connaissent toutes les balises encadrant le recours à la punition corporelle. Ainsi, 98 % des professionnels risquent de ne pas reconnaître les situations où ces punitions n’ont pas été utilisées adéquatement.
La Presse - Rapport Laurent: Québec promet une réforme en profondeur
Le 4 mai 2021