Les résultats des jeux de hasard comme, les machines à sous, la roulette, le bingo ou les billets de loterie, sont totalement imprévisibles. Ils sont aléatoires. Aucun joueur ne peut influencer ou prévoir le résultat, ce qui rend impossible de "battre" le système à long terme. 

Dans la plupart des jeux de hasard, les probabilités de gagner sont nettement inférieures aux chances de perdre. Par exemple, la probabilité de gagner le gros lot à une loterie nationale est souvent de l'ordre de 1 sur plusieurs millions. Les jeux sont conçus pour que la maison ou l'organisateur garde un avantage statistique, garantissant ainsi des profits.

Il est facile de perdre de grandes sommes d'argent en peu de temps lorsqu'on joue, surtout si l'on adopte une approche de "chasse" aux pertes, c'est-à-dire en jouant davantage pour essayer de récupérer l'argent perdu. Cette stratégie est presque toujours vouée à l'échec et peut conduire à un endettement important. 

Selon l’Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes (ESCC) de 2018, 69 % de la population québécoise âgée de 15 ans et plus a participé à au moins une forme de jeux de hasard et d'argent au cours des 12 derniers mois. Cette proportion est plus élevée chez les hommes que chez les femmes (73 % c. 65 %), ainsi que chez les personnes âgées de 45 à 64 ans comparativement aux groupes d'âge des 15-24 ans, des 25-44 ans et des 65 ans et plus (79 % c. 53 %, 67% et 67 %)[1].

[1] Source : Jeu de hasard et d'argent-INSPQ

Les récompenses du jeu entraînent des erreurs de jugement qui altèrent la perception et l’expérience du joueur. Cela est particulièrement vrai lorsque les premières parties sont marquées par des gains plus ou moins importants, une phase communément appelée « chance du débutant ». Cette illusion de chance engendre un sentiment d'euphorie dès la première rencontre avec le jeu, incitant à rejouer. En réalité, le cerveau retient mieux les gains que les pertes, amenant rapidement à croire que la chance va de nouveau tourner en notre faveur. Pour plus d’information sur le sujet du conditionnement : Circuit de la récompense.

Cette croyance que le jeu « va payer à nouveau » peut amener la personne à accorder trop de temps, trop d’argent ou trop d’attention aux jeux de hasard et d’argent, et ce, au détriment de son bien-être et de sa santé. Ce qui peut entraîner des conséquences à la fois pour la personne et son entourage.

Conséquences sur la santé mentale

Le joueur, suite aux conséquences négatives reliées au jeu, peut vivre les états suivants : anxiété, culpabilité, honte, colère, solitude, isolement, déception, difficulté de concentration, dépression, perte d’estime de soi, perte de contrôle et peut amener à des idées suicidaires.

Conséquences sur la santé physique 

Le joueur peut ressentir différents malaises, souvent liés au stress. Il peut souffrir d’insomnie, de problèmes de digestion, de maux de tête, de douleurs au dos et dans le cou.

Autres conséquences  

Abus de substances, problèmes sociaux (ex. : mensonge, manipulation, violence, conflits avec les proches, ruptures), difficultés financières (ex. : perte de revenu, endettement), impacts juridiques suite à un acte illégal (ex. : vol, fraude) et des impacts sur la vie scolaire et professionnelle (ex. : absentéisme, perte de productivité, occasions professionnelles ratées). 

Pour plus d’information : Coup d’œil sur les JHA | Institut national de santé publique du Québec

L’environnement : les possibilités de jouer à proximité de chez soi (ex. : casino ou salon de jeu, appareils de loterie vidéo dans les bars, restaurants et brasseries de quartier, terminaux de dépanneurs ou d’épiceries) ainsi que les jeux en ligne qui sont accessibles facilement (ex. : cellulaire, ordinateur) et à toute heure de la journée.

La structure et les types de jeux : la rapidité des tours du jeu, l’offre de petites récompenses fréquentes durant le jeu, l’aspect immersif ou la possibilité de jouer en continu sans être obligé de s’arrêter et la familiarité avec le jeu.

L’influence d’autres joueurs : si quelqu’un de votre entourage joue, le risque que vous vous y mettiez aussi est plus grand, car vous pouvez être rapidement influencé par le discours d’un proche, qui, par exemple, se vantera plus facilement de ses gains que de ses pertes pour vous convaincre de jouer, vous aussi.

L’habitude : le jeu peut rapidement devenir une habitude, voire une routine, surtout avec l’accès aux jeux en ligne; il est difficile de garder le contrôle sur le temps consacré au jeu. Par exemple, des routines peuvent se créer rapidement : quelques parties au réveil, quelques parties pendant le dîner, quelques parties dans le lit avant de dormir.

L’illusion de contrôler le hasard : il existe un élément sur lequel nous n’avons aucun pouvoir : le hasard. Que l’on soit intelligent, que l’on développe des stratégies ou même des rituels, le hasard est imprévisible et incontrôlable. Dans les faits, les statistiques sont claires : les probabilités de perdre sont bien plus élevées que celles de gagner. Jouer plus ne vous fera donc pas gagner plus.

Pour plus d’informations : Les facteurs qui peuvent amener à une dépendance.

Participer à des jeux de hasard et d’argent est une forme de divertissement. Afin que le jeu reste un jeu et n’affecte pas différentes sphères de votre vie, voici quelques moyens qui peuvent être entrepris pour diminuer ces impacts : 

• Se fixer des limites claires sur le temps et l'argent consacrés au jeu.

• Ne jamais jouer avec de l'argent que l'on ne peut pas se permettre de perdre. 

• Ne pas considérer le jeu comme une source de revenus.

Les signes d'un problème de jeu peuvent inclure : 

• Une préoccupation constante pour le jeu

• Trop de temps passé à jouer à des jeux de hasard et d’argent, au détriment des autres occupations

• L'incapacité de réduire ou de cesser de jouer

• Trop d’argent consacré à des activités de jeux de hasard et d’argent par rapport aux moyens financiers disponibles

• Le mensonge sur le temps ou l'argent consacré au jeu

• L’emprunt d'argent pour jouer ou rembourser des dettes de jeu

• Des expériences négatives concernant les émotions (culpabilité, stress, anxiété) ou les relations (conflits)

• Des difficultés vécues dans les occupations quotidiennes (retard ou absence au travail ou à l’école, non-respect d’engagements).

Reconnaître ces signes tôt peut aider à prévenir le développement d’un problème de jeu.

Autoévaluation sur la dépendance au jeu

Si vous avez des préoccupations concernant vos habitudes de jeu ou celles d’un proche, il est important de chercher de l'aide auprès d'un professionnel ou professionnelle de la santé, par exemple : 

• Une clinique médicale ou votre Groupe de médecine familial (GMF)
• Une demande à l'Info-social en composant le 8-1-1, option 2
• Le Service psychosocial des Services aux étudiants de l'UQO
• Le Programme d'aide aux employés et employées et leur famille 

Autres ressources: 

• La ligne téléphonique Jeu : Aide et référence 1 800 461-0140 

• Carte des centres de réadaptation en dépendance (CRD) et des ressources certifiées en dépendance du Québec