Santé mentale

Cannabis

Le cannabis, c’est quoi?

Depuis l’entrée en vigueur de la Loi sur le cannabis au Québec (2018), cette substance à usage récréatif est légale. Le cannabis est aussi consommé à des fins thérapeutiques, par exemple pour gérer la douleur chronique ou les nausées liées à certains traitements comme la chimiothérapie.

Selon l’Enquête québécoise sur le cannabis (EQC, 2023), 17 % des personnes âgées de 15 ans et plus ont consommé du cannabis au cours de l’année précédant l’enquête. La consommation de cannabis serait plus élevée chez les 21-24 ans (38 %) et les 25-34 ans (33 %).

Le cannabis, aussi appelé « marijuana, mari, pot, weed, ganja, marie-jeanne », provient de la plante Cannabis sativa. Il s’agit d’une substance psychoactive utilisée à des fins médicales ou récréatives.

Il existe sous différentes formes : fleurs, feuilles séchées, haschisch, huile, concentré (comme « shatter » ou « wax »). Il peut être inhalé (fumé ou vapoté) et mangé (bonbons, pâtisseries, boissons, etc.). Le cannabis contient plus de 100 substances chimiques nommées cannabinoïdes. Ces derniers ont des effets sur les récepteurs du cerveau et du corps. 

Le THC (tétrahydrocannabinol) est le principal cannabinoïde psychoactif, responsable de la sensation d’euphorie « high ». La puissance du cannabis dépend de sa concentration en THC.

Le CBD (cannabidiol), un autre cannabinoïde, ne produit pas d’état euphorique, mais peut causer de la somnolence. Il est étudié pour son usage thérapeutique potentiel.

Lorsque l’on consomme du cannabis, on ressent certains effets. Si on consomme cette même substance à un autre moment ou dans un autre contexte, on peut ressentir des effets différents. Ainsi, les effets ressentis lorsqu’on consomme sont influencés par différents facteurs : les caractéristiques de la substance elle-même, l’individu et le contexte. C’est ce que l’on appelle la Loi de l’effet.

Pour en savoir davantage sur le cannabis 

Quels sont les impacts du cannabis sur la santé mentale et physique ?

Les effets du cannabis varient d’une personne à l’autre. Certains consommateurs ressentent un état de détente, d’enthousiasme et deviennent loquaces ou pris d’un fou rire. À l’inverse, d’autres éprouvent de la tension, de l’anxiété, de la peur et même de la confusion. 

Les effets du cannabis varient selon plusieurs facteurs :

  • la quantité consommée
  • la fréquence et la durée de consommation
  • la méthode de consommation (fumée, vapotée ou ingérée)
  • l’état émotionnel, l’effet recherché et le milieu dans lequel la personne consomme
  • l’âge de la personne
  • la présence d’un trouble médical ou psychiatrique
  • la consommation simultanée de cannabis avec de l’alcool, d’autres drogues ou médicaments
  • Les effets physiques du cannabis incluent :
  • rougeur des yeux
  • sécheresse de la bouche et de la gorge
  • irritation des voies respiratoires (due à la fumée)
  • augmentation de l’appétit et accélération du rythme cardiaque
  • baisse de la tension artérielle et perte d’équilibre
  • somnolence ou agitation

Le cannabis inhalé vs ingéré

  • Les effets du cannabis inhalé peuvent se manifester rapidement, quelques secondes à quelques minutes après avoir inhalé la fumée ou les vapeurs et peuvent persister jusqu’à six heures et même au-delà. 

  • Les effets du cannabis ingéré : Si des aliments ou des boissons contenant du cannabis sont consommés, les effets peuvent apparaitre de 30 minutes à 2 heures après l’ingestion et durer jusqu’à 12 heures et plus. En raison de ce délai, il est facile de consommer plus que prévu.

Les effets à long terme sur la santé

Une consommation importante ou fréquente de cannabis peut entraîner des troubles de la pensée, de la mémoire, de la coordination physique, des troubles mentaux (psychose) et des risques pour la santé pulmonaire (bronchite, toux persistante, accumulation de mucus dans la gorge).

La consommation de cannabis peut aussi entraîner une dépendance. Plus on commence à consommer jeune et plus on consomme fréquemment, plus le risque est élevé. La dépendance peut se développer à n’importe quel âge, mais les jeunes sont particulièrement à risque, car leur cerveau est encore en développement. Chez les personnes qui consomment du cannabis tous les jours, 25 % à 30 % risquent de devenir dépendants.

Pour plus d’informations

Comment le cannabis agit-il sur mon cerveau ?

Débuter la consommation de cannabis tôt dans la vie et en consommer en grande quantité peuvent nuire au développement du cerveau. La consommation de cannabis peut aussi modifier la façon de percevoir son environnement, de penser, de se comporter et de se sentir. Le THC (tétrahydrocannabinol) contenu dans le cannabis est le principal responsable de ces effets psychoactifs. 

 

Certaines études ont également montré que le THC augmente la concentration de dopamine dans le cerveau : une substance chimique qui procure la sensation de plaisir. C’est cette libération de dopamine qui inciterait les gens à consommer et qui augmente le risque de développer une dépendance. 

Les effets à court terme sur le cerveau

  • la confusion

  • la fatigue

  • difficulté à se souvenir, se concentrer et prêter attention 

  • de l’anxiété, de la peur ou de la panique

  • un temps de réaction plus lent

  • peut engendrer des crises psychotiques (paranoïa, délires, hallucinations)

Les effets à long terme sur le cerveau se font sentir graduellement lorsque la consommation de cannabis est quotidienne ou quasi quotidienne et ce, pendant des semaines, des mois ou des années : 

  • difficulté à se rappeler ce qu’on vient de dire ou penser (mémoire)

  • avoir des pensées inhabituelles ou anormales

  • être facilement distrait ou avoir de la difficulté à se concentrer

  • difficulté à réfléchir et à prendre des décisions

  • difficulté à formuler des phrases et s’exprimer plus lentement

Ces effets semblent plus importants chez les jeunes qui ont débuté leur consommation à un plus jeune âge, qui en ont consommé régulièrement et sur une longue période. 

Pour plus d’information :

À quel moment la consommation de cannabis devient-elle préoccupante ?

Une consommation problématique de cannabis peut se refléter à travers les comportements suivants : 

  • une consommation fréquente et en grande quantité, sur une période plus longue que ce qui était initialement prévu

  • incapacité à réduire ou à limiter sa consommation

  • négliger des tâches importantes au travail, à l’école ou à la maison

  • abandonner d’importantes activités sociales, professionnelles ou récréatives en raison de la consommation de cannabis

  • consommer du cannabis dans des situations pouvant entraîner un danger, comme conduire un véhicule ou utiliser une machine;

  • apparition de symptômes de sevrage comme l’irritabilité, l’agitation, l’anxiété, les troubles du sommeil, les tremblements, la perte d’appétit ou du poids

Si vous êtes préoccupé par votre consommation ou celle d’un proche, des ressources d’aide[SA(1]  sont disponibles.

Pour plus d’informations :

Pour plus d'information, consulter l'onglet « Quelles ressources peuvent m’aider ».

Comment adopter une consommation à moindres risques ?

L’approche de réduction des méfaits repose sur la diminution des conséquences négatives de l’usage de drogues, plutôt que sur l’élimination de la consommation elle-même. Chez une personne qui consomme, cette approche permet de soutenir l’adoption de comportements permettant de réduire certains des risques reliés à l’usage de drogues.

L’objectif de cette approche est de protéger la santé des usagers de drogues et celle de la collectivité.

Voici quelques recommandations canadiennes pour diminuer les risques lors de l’usage de cannabis à des fins récréatives. Si on choisit de consommer du cannabis, il est préférable de: 

  • Consommer du cannabis le plus tardivement possible, au moins après la période de l’adolescence pour réduire ou éviter les effets indésirables sur la santé;

  • Consommer des produits à faible teneur en THC ou qui contient plus de CBD que de THC pour diminuer les problèmes à court et à long terme (troubles de santé mentale, blessures);

  • Éviter les produits de cannabis synthétiques, car leurs effets psychoactifs sont plus toxiques;

  • Utiliser des vaporisateurs, des cigarettes électroniques ou consommer des produits comestibles à base de cannabis plutôt que le fumer, car ces méthodes sont moins nocives pour la santé;

  • Attendre 6 heures, après avoir consommé, avant de conduire une voiture ou faire fonctionner des machines;

  • Éviter de combiner l’alcool et le cannabis, car la combinaison affaiblit davantage les facultés;

  • Opter pour une consommation occasionnelle;

  • Ne pas consommer de cannabis en cas de grossesse ou d’antécédents familiaux de psychose ou de toxicomanie.

Pour plus d’information :

 

 

 

Capsule vidéo : Qu’est-ce que la réduction des méfaits ?

Quelles ressources peuvent m’aider ?

Si vous avez des préoccupations concernant votre consommation ou celle d’un proche, il est important de chercher de l’aide auprès d’un professionnel ou professionnelle de la santé, par exemple :