Le professeur Surget-Groba dirige une étude sur les tortues mouchetées
Le professeur Yann Surget-Groba, de l’Institut des sciences de la forêt tempérée (ISFORT) de l’UQO, dirige une étude sur la génétique de la conservation des tortues mouchetées en Outaouais, une espèce désignée comme menacée en vertu de la Loi sur les espèces menacées ou vulnérables du Québec et de la Loi sur les espèces menacées.
Cet important projet de recherche a reçu un financement total de près de 500 000$, dont 322 000$ du CRSNG, 99 000$ de la Commission de la capitale nationale (CCN), 65 000$ du ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs (MFFP), et 10 000$ de Conservation de la nature Canada (CNC).
Le professeur Yann Surget-Groba avec l'une des tortues mouchetées capturées dans le cadre d'une étude qu'il dirige en Outaouais (photos: courtoisie du MFFP)
Le professeur Surget-Groba est le chercheur principal pour cette étude. Le projet se déroule en Outaouais parce que, selon l’état actuel des connaissances, l’aire de répartition principale de l’espèce au Québec se limite à une seule population, soit celle de la vallée de l’Outaouais et du parc de la Gatineau.
En plus de l’ISFORT, des experts du MFFP, de la Commission de la capitale nationale (CCN) d’Environnement et Changement climatique Canada ainsi que de Conservation de la nature Canada (CNC) participent également à cette recherche.
Yann Surget-Groba explique que des travaux sur le terrain ont été retardés l’an dernier en raison de la COVID-19. Ils ont toutefois pu commencer. Piéger des tortues mouchetées pour les étudier demande beaucoup d’effort, car elles sont peu nombreuses. Il faut beaucoup de ressources. Près d’une vingtaine de chercheurs ont installé quelque 120 pièges qui ont été utilisés au cours du dernier mois.
« Ça prend beaucoup d’effort. Nous en avons attrapé tout de même plus de 150. C’est plus que ce que l’on attendait. En général, il faut qu’on laisse un piège 20 nuits pour avoir une tortue. »
La tortue mouchetée est menacée entre autres parce qu’elle dépend de l’habitat des castors. « Elles utilisent beaucoup les marais créés par les castors et comme les castors et l’homme ne font pas toujours bon ménage. Les humains détruisent souvent les barrages de castors et, du coup, ça détruit l’habitat de beaucoup d’espèces, dont la tortue mouchetée. » Il y a également beaucoup de mortalité sur les routes, ajoute le professeur Surget-Groba.
Pour le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs (MFFP) du Québec, le but du projet sera aussi de tester de nouvelles méthodes d’inventaire à l’aide d’une analyse de l’ADN environnemental (ADNe) et d’un suivi par drone. Le Ministère souhaite ainsi mettre au point d’autres méthodes pour effectuer le suivi de la population de tortues mouchetées.
L’approche avec l’ADN environnemental est plus rapide, explique Yann Surget-Groba. Les chercheurs détectent l’ADN des tortues mouchetées dans l’eau d’un cours d’eau. Fait intéressant : l’approche est similaire aux tests pour la COVID, soit amplifier l’ADN (du virus ou, dans ce cas-ci, la tortue mouchetée) afin de détecter sa présence. « On cherche le virus dans les sécrétions nasales, et nous, on cherche la tortue dans de l’eau. »
Le 6 juillet 2021