Deux expertes de l’UQO collaborent à la création d’un Programme de postvention après un suicide
La professeure Monique Séguin et la chargée de cours Françoise Roy, toutes les deux de l’UQO, ont collaboré à la création d’un nouveau programme qui a pour but de soutenir les milieux qui doivent réagir à la suite d’un suicide.
Le dévoilement du programme coïncide avec la Semaine de la prévention du suicide partout au Québec, qui se déroule du 2 au 8 février 2020.
Connu sous le nom Programme de postvention : être prêt à agir à la suite d'un suicide, il a été lancé le 5 février 2020 par ses auteures et ses partenaires, soit l'Association québécoise de prévention du suicide (AQPS), le Regroupement des centres de prévention du suicide (RCPSQ), ainsi que madame Séguin, madame Roy et Tania Boilar, directrice générale de JEVI Centre de prévention du suicide - Estrie et vice-présidente du RCPSQ.
Monique Séguin est professeure au Département de psychoéducation et de psychologie de l’UQO et chercheuse au sein du Groupe McGill d’études sur le suicide (GMES) à l’Institut Douglas de Montréal. Elle est une experte en prévention du suicide reconnue mondialement. Françoise Roy est chargée de cours au campus de Saint-Jérôme et consultante en prévention du suicide et développement de compétence.
Monique Séguin, Françoise Roy et Tania Boilar sont coauteures du nouveau programme.
« Intervenir en postvention permet, entre autres, de diminuer les risques d'effet d'entraînement dans un milieu. Un programme de postvention, vise d'une part, à contenir et minimiser l'effet d'entrainement qui peut survenir à la suite d'un mécanisme d'identification vis-vis de la personne décédée et vise d'autre part à aider les personnes souffrantes. Se préparer en amont, intervenir adéquatement à la fois sur le milieu et les individus, et porter un regard continu et intervenir au-delà de la période de choc, est nécessaire », explique Monique Séguin.
Françoise Roy souligne pour sa part que le dernier programme de postvention datait de 2004. « Il était donc important d'en faire une mouture adaptée aux nouvelles connaissances et aux réalités sociales du Québec d'aujourd'hui. Pensons seulement aux réseaux sociaux et aux pages parfois créées en mémoire d'une personne décédée par suicide. Les acteurs qui agissent en postvention doivent investir ces nouveaux lieux d'échanges, qu'ils soient physiques ou virtuels, pour faire connaître les services d'aide, pour augmenter l'acceptabilité à la demande d'aide et pour repérer les personnes en détresse »
Ce nouveau programme outillera de nombreux milieux et renforcera leur pouvoir d'agir ainsi que leur sentiment de sécurité.
« L'Association québécoise de prévention du suicide est fière d'avoir collaboré à ce programme attendu. Agir en postvention à la suite d'un suicide, c'est aussi agir en prévention. Il faut accompagner et protéger ceux qui ont été affectés par un tel événement », déclare Jérôme Gaudreault, directeur général de l’AQPS.
Détails du programme de postvention
Photo: la professeure Monique Séguin, du Département de psychoéducation et de psychologie
Le 6 février 2020