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Le stress au travail nous rend-il plus performants? La réponse : rarement

Les professeur·es Eric Gosselin (relations industrielles) et Hélène Forget (psychoéducation et psychologie), en collaboration avec le Dr Philippe Rodet, publient dans le dernier numéro du Journal des psychologues un texte intitulé Le stress au travail nous rend-il vraiment performants?

 

Tirant leur argumentaire de diverses études menées au Laboratoire Psychoneuroendocrinologie du stress et de la santé (LAPS2-UQO) ainsi que des interventions organisationnelles du Dr Rodet, ce texte remet en question l’idée voulant qu’un certain niveau de stress, selon le principe de Yerkes-Dodson, stimulerait la performance au travail. 

 

 

 

 

Les professeur·es Eric Gosselin (relations industrielles) et Hélène Forget (psychoéducation et psychologie), en collaboration avec le Dr Philippe Rodet, publient dans le dernier numéro du Journal des psychologues un texte sur le stress au travail. 


 

Ce principe, encore fréquemment enseigné en management, soutient que seul un stress modéré permettrait d’atteindre un rendement optimal. Pourtant, les données probantes peinent à valider cette croyance. La majorité des études observent au contraire une relation inversement proportionnelle où plus le stress augmente, plus la performance diminue. Les travaux recensés révèlent que seulement une faible minorité d’études confirment l’hypothèse de Yerkes-Dodson.

 

Le professeur Gosselin considère « qu'il était nécessaire de présenter une synthèse des réflexions et des recherches sur la relation entre le stress et la performance au travail. Même si une croyance populaire veut que le stress puisse générer de la performance, les données probantes démontrent que le stress nous rend rarement performants ».

 

Le Dr Rodet, médecin urgentiste et fondateur du cabinet Bien-être et entreprise à Paris, se dit « heureux d’avoir eu l’opportunité de collaborer avec les professeurs Gosselin et Forget pour démystifier la nature de cette relation entre le stress et la performance. Il y a encore trop d’organisations qui considèrent le stress comme un levier de motivation au travail, et cela souvent au détriment de la santé psychologique des collaborateurs ».

 

« Force est de constater que les données probantes démontrent très majoritairement que la relation entre le stress et la performance au travail suit une dynamique inversement proportionnelle (Sing, 1988). Assez simplement, plus le stress augmente, plus la performance décroit », écrivent les trois scientifiques dans leur article.

 

Eric Gosselin, Hélène Forget et Philippe Rodet espèrent que la publication de ce texte de vulgarisation permettra de sensibiliser les décideurs organisationnels au fait qu’en matière de stress, moins est généralement préférable à plus

 

Les trois soulignent que la chute de la performance avec l’intensification du stress au travail est constatée par 77 % des études.

 

Ainsi, un travailleur peu stressé est généralement plus performant, plus engagé et en meilleure santé psychologique. Favoriser un environnement bienveillant et limiter les sources de stress apparaissent donc comme des leviers plus fiables pour améliorer la performance et le bien-être des employés.

 

Publication créée en 1982 et initiée par des psychologues, le Journal des psychologues est la seule revue française qui s’adresse à l’ensemble des professionnels de la psychologie quel que soit leur domaine d’activité.

 

 

Le 3 novembre 2025