Une conférence sur les langues autochtones dans le cadre de la Semaine culturelle autochtone à l’UQO

La Semaine culturelle autochtone à l’UQO a culminé le vendredi 29 mars 2019 avec une conférence de Mariam Wallet Aboubakrine, présidente de l’Instance permanente de l'Organisation des Nations unies sur les questions autochtones, qui a abordé le thème des Enjeux de protection des langues autochtones à travers le monde.

Originaire du Mali, madame Aboubakrine est médecin de Tombouctou. Elle est diplômée de l'Université de Tizi-Ouzou (Algérie) et a effectué plusieurs recherches en ophtalmologie, en obstétrique et en gynécologie, en pédiatrie et en médecine générale.

Mariam Wallet Aboubakrine est également titulaire d’une maîtrise en action humanitaire de l’Université de Genève, axée sur les interventions en cas de crise, comme les conflits armés, la marginalisation, l’exclusion et les catastrophes naturelles. Elle est membre de Tin Hinan, une association de femmes œuvrant pour la défense, la promotion et le développement des peuples autochtones en Afrique, en particulier les Touaregs. Elle est également consultante indépendante sur les questions de genre, la santé et la résolution de conflits / accords de paix dans les communautés autochtones.

Lors de sa conférence, elle a souligné que 2019 est l’Année internationale des langues autochtones. Les peuples autochtones dans le monde représentent plus de 370 millions de personnes dans 90 pays, à travers toutes les régions du monde. « Paradoxalement, ils représentent aussi 15 % de la pauvreté mondiale », a-t-elle ajouté.

Les peuples autochtones se retrouvent souvent dans des territoires qui sont le théâtre de conflit, ils souffrent des inégalités sociales, de discrimination, de marginalisation et d’exclusion de la société. Ces difficultés n’aident en rien aux efforts pour garder et protéger les langues autochtones.

Plus de la moitié des 7000 langues autochtones sont en danger. « Nos langues sont les moyens par lesquels nous nous exprimons, nous nous identifions. Ainsi, perdre nos langues c’est nous perdre. »

Au Canada, plusieurs langues autochtones sont menacées de disparition. La langue est pourtant une composante centrale de l’identité culturelle d’une personne. Seulement 15,5 % de la population autochtone du Canada parle couramment une langue autochtone.

Mariam Wallet Aboubakrine ajoute que les langues autochtones sont un enjeu majeur pour la réconciliation et les peuples des Premières nations ont aussi besoin de se réconcilier entre eux, et les langues peuvent jouer un rôle.

Elle a par ailleurs souligné les progrès au Canada, avec la Commission de vérité et réconciliation, et des projets de loi comme C-262, C-76 et C-91.

La Semaine culturelle autochtone à l’UQO a pris fin avec une cérémonie de clôture, le vendredi 29 mars 2019, à 14 h.