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Kim Thùy captive son auditoire de Gatineau à l’UQO

 

Autrice et conférencière, Kim Thùy a captivé son auditoire lors de sa conférence présentée au pavillon Alexandre-Taché de l’UQO à Gatineau, le 25 janvier en soirée : une peu plus de 150 personnes sont venues l’écouter, dont certaines qui, tout comme elle, sont venues au pays pour avoir une nouvelle vie.
 

Elle a partagé son parcours inspirant sous le thème Le succès de mes échecs à l’occasion de cette conférence gratuite destinée au grand public et à la communauté universitaire.

Sa vie a récemment été portée au grand écran, avec le film adapté de son roman à succès, Ru. Il relate la traversée des ‘boat people’, celle de Kim Thùy et de sa famille vers le Québec et leur nouvelle vie une fois arrivés à Granby.

Dans l’auditoire du pavillon Alexandre-Taché se trouvaient des personnes issues de l’immigration, ce qui a ému madame Thùy. L’organisme Accueil-Parrainage Outaouais avait effectivement fait la promotion de la conférence et Bato Redzovic, son directeur général, a rencontré Kim Thùy.

La rectrice Murielle Laberge a souhaité la bienvenue au grand public venu assister à cette conférence gratuite, un évènement qui est aussi l’occasion pour les personnes de l’extérieur de la communauté universitaire de découvrir l’UQO.

Très populaire auprès du grand public, Kim Thùy a retracé sa vie, depuis sa tendre enfance. Elle est née en 1968, à Saigon, au Vietnam, dans le sud du pays, le côté perdant de cette guerre qui a déchiré le pays.

Généreuse, sa présentation a duré plus d’une heure 30 et elle a invité les gens à lui poser des questions tout au long de la conférence et elle a signé des livres après la présentation.

Enfant des « boat people », sa famille a quitté le Vietnam après la chute de Saigon, en 1975. Après un passage dans les camps de réfugiés, en Malaisie, elle est arrivée avec sa famille au Québec en 1979.  

 

 

Bande annonce du film Ru 

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Kim Thùy est devenue quelques années plus tard, une avocate chevronnée qui a même agi en tant que conseillère auprès du gouvernement vietnamien dans sa transition vers la démocratie.

Elle a partagé des souvenirs plus douloureux aussi, comme cet arrêt de plusieurs mois dans un camp de réfugiés en Malaisie avant l'autre escale qui ont mené elle et sa famille vers son pays d'adoption. Ce camp était un espace restreint, à ciel ouvert, destiné à accueillir quelques centaines de personnes… mais où se sont entassés quelque 2000 réfugiés! 

Elle raconte qu’un tel camp, c’est comme se retrouver « entre le monde des vivants et le monde des morts ». « Quand on est arrivé à Granby, on était comme des cadeaux. Ils nous ont redonné notre humanité. »

Kim Thùy relate son arrivée avec émotions, l’atterrissage à Mirabel pour une petite fille qui n’avait jamais vu la neige. La famille a vécu une renaissance, dit-elle. « Le paysage blanc de la neige, la propreté après des mois dans un camp de réfugiés en Malaisie. »

Malgré un parcours souvent douloureux, l’auteure partage sa vie avec humour et elle explique avec éloquence son amour pour son pays d’accueil.

Elle fait rire l’auditoire en partageant ses visites dans diverses familles de Granby, notamment sa première expérience de camping, une activité qu’elle ne connaissait absolument pas. Ayant vécu les grandes épreuves des camps de réfugiés, la jeune Kim Thùy ne comprenait pas pourquoi, dans un pays de ‘confort’ on recherche ‘l’inconfort’ comme activité en famille!

Kim Thùy a reçu plusieurs prix, dont le Prix littéraire du Gouverneur général 2010, et a été l’une des quatre finalistes du Nobel Alternatif en 2018. Ses livres, dont les ventes montent à plus de 850 000 exemplaires partout dans le monde, sont traduits en 31 langues et 43 pays et territoires. Elle a été décorée Chevalière des Arts et des Lettres de la République français, reçu l’Ordre national du Québec et la Médaille d’honneur de l’Assemblée nationale du Québec.

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