Nouvelle copublication de la professeure Audrey Rousseau
Nouvelle publication de la professeure Audrey Rousseau, du Département des sciences sociales, en collaboration avec son son collègue le chercheur associé Louis Chartrand, PH.D. (LANCI, UQAM).
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Cet article aborde une dimension très peu discutée dans la littérature sur l'Enquête nationale sur les femmes et les filles disparues et assassinées (ENFFADA), à savoir la prise en compte des critiques externes dirigées envers l'ENFFADA et les commissaires durant leurs travaux et la relation avec la prise de parole des témoins au sein de l'enquête.
Face aux taux alarmants de disparitions et d'assassinats des femmes, des filles et des personnes 2ELGBTQQIA+ autochtones au Canada et en réponse aux revendications de familles de victimes et d'associations de femmes autochtones, le gouvernement canadien a mis sur pied l'Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées (2016–2019). Son mandat : cerner les causes systémiques de la violence et produire des recommandations efficaces pour y remédier. Dès sa mise sur pied, et au cours de ses travaux, l'enquête a essuyé plusieurs critiques, venant notamment des familles et des associations de femmes autochtones, sapant ainsi la confiance de plusieurs envers les commissaires et le processus. C'est dans ce contexte tendu que de nombreuses personnes affectées par ces violences sont venues raconter leur histoire lors des audiences communautaires tenues à travers le pays. Considérant le témoignage public comme vecteur d'agencéité sociale pour ces témoins, nous nous demandons comment les critiques externes véhiculées dans la sphère médiatique ont influencé ces espaces narratifs intérieurs à l'enquête. En étudiant un corpus de transcriptions des quinze audiences communautaires, d'après une méthodologie d'analyse textuelle assistée par ordinateur empruntant à la textométrie, nous avons été en mesure d'identifier la présence de certaines critiques, lesquelles ont occupé un espace relativement réduit dans les audiences. De surcroît, nos explorations nous ont permis de révéler que les témoins portaient une double responsabilité : raconter leur histoire et éviter de déqualifier l'enquête en cours.
Rousseau, Audrey et Chartrand, Louis. (2023). L’Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées au Canada: Explorer la relation entre l’existence de critiques externes et la prise de parole des témoins lors des audiences communautaires. Canadian Review of Sociology/Revue canadienne de sociologie, 60(4), 708‑740.