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Nouveau centre de recherche et d’innovation en cybersécurité et société à l’UQO

Un nouveau centre de recherche et d’innovation en cybersécurité et société créé à l’UQO

 

Un nouveau centre de recherche, le Centre de recherche et d’innovation en cybersécurité et société (CRICS), voit le jour à l’Université du Québec en Outaouais grâce à une subvention de recherche de 2,5 millions $ octroyée par la Direction des Grands Défis de Société du Fonds de recherche du Québec (FRQ).

 

Le CRICS, qui sera dirigé par le professeur Patrice Renaud, du Département de psychoéducation et de psychologie, regroupe 11 personnes de quatre départements de l’UQO. Il réunit des chercheures et des chercheurs de plusieurs domaines, dont la cyberpsychologie, la gestion des affaires et les technologies de l’information. Au CRICS, leurs travaux seront divisés en deux volets principaux :

  • Cybersécurité et individus, sous la responsabilité du professeur Renaud ;
  • Cybersécurité et organisations, sous la responsabilité du professeur Stéphane Gagnon, du Département des sciences administratives.

« L’UQO est déterminée à travailler avec tous les acteurs de la cybersécurité et de la transformation numérique au Québec et à Gatineau en particulier, affirme la rectrice de l'UQO, Murielle Laberge. Nous jouons un rôle primordial dans le renforcement des compétences et des capacités des individus et des organisations pour tirer le meilleur bénéfice de la numérisation de notre société. »

« Les chercheurs du CRICS apporteront une contribution significative dans la compréhension des enjeux humains et organisationnels de la cybersécurité, déclare de son côté Adel El Zaïm, vice-recteur à la recherche, à la création, aux partenariats et à l’internationalisation. Nous avons commencé le développement de partenariats nationaux et internationaux car la cybersécurité est un enjeu qui ne connait pas de frontières. »

Le professeur Patrice Renaud, à gauche, et le professeur Stéphane Gagnon.


Interactions entre le numérique, les individus et leurs organisations

Le CRICS de l’UQO effectuera de la recherche multi et transdisciplinaire qui tentera de jeter de la lumière sur les impacts de la cybersécurité dans la société numérique d’aujourd’hui et de demain, soit sur les individus et les organisations au Québec, de même qu’à travers le monde.

Au-delà des cybermenaces déjà connues, le CRICS veut se positionner de façon à sonder les tenants et les aboutissants de ce qui semble se profiler à l’horizon et pour lesquels nous devons nous préparer. Cette approche est en résonance avec l’objectif 4 de l’axe 2 de la Politique gouvernementale de cybersécurité du Québec, soit être proactif à l’égard des menaces émergentes. Et elles émergent rapidement. 

Comme les recherches du CRICS porteront précisément sur les interactions entre les technologies du numérique, les individus et leurs organisations, les technologies de l’information seront présentes dans les deux volets, de façon permanente et transversale. C’est en plaçant l’humain au centre des questions de la cybersécurité et de la société numérique que le CRICS se distinguera en tant qu’entreprise scientifique.

« En tant que directeur du CRICS et responsable de son Volet Individus, mon souhait est d'insuffler une orientation originale au domaine de la recherche et de l'innovation en cybersécurité, se distinguant ainsi des approches conventionnelles prévalentes, affirme Patrice Renaud. Dans une ère où intelligence artificielle et métavers riment notamment avec transhumanisme, il est impératif d'explorer l'interaction réciproque entre l'humain et le technologique afin de formuler des choix éclairés pour ce qui adviendra. Ceci ne peut se faire qu’en plaçant le facteur humain au centre de l’équation. »

 « Le lancement du CRICS à l’UQO représente une opportunité unique de renforcer nos organisations face aux cyber menaces, affirme de son côté le professeur Stéphane Gagnon. Notre rôle sera de chercher de nouvelles méthodes et stratégies, mais aussi de nouvelles architectures de systèmes, qui répondent le mieux aux défis de vie privée, de sécurité de l’information, et de cybersécurité stratégique. On souligne que le mot "Innovation" fait partie intégrante du nom du Centre, nous avons donc le mandat d’assurer que notre recherche scientifique se rapprochera des besoins des organisations, qui seront appelées à devenir partenaires pour codévelopper et transférer ces connaissances. De plus, comme on le sait, la formation du personnel, entre autres en cybersécurité, intelligence artificielle (IA), et gestion des technologies d’affaires (GTA), est un moyen essentiel pour assurer que nos organisations sont mieux préparées. Les recherches du CRICS vont grandement aider à fortifier nos programmes, et en retour aussi les organisations qui emploient nos personnes diplômées. ». 
 

L'UQO a réuni une soixantaine de personnes pour une rencontre de travail en cybersécurité, en mai dernier.  Despersonnalités du monde universitaire, de la recherche, du secteur privé et d’organismes publics ont participé à cette rencontre de travail sur la cybersécurité et la transformation numérique. L'évènement a été orgnisé en partenariat avec la Ville de Gatineau.

 

Augmentation des cyberattaques et du cyberrisque

La création du CRICS survient alors que la transformation numérique de la société est accompagnée par une augmentation des cyberattaques et du cyberrisque rendant ainsi vulnérables aussi bien les individus que les organisations publiques et privées.

La société québécoise est maintenant une société numérique d’excellence. Selon Netendances, “À part un 5 % de l’ensemble des adultes québécois constitué principalement des personnes âgées de 65 ans et plus, chaque adulte québécois dispose en 2022 de l’un ou l’autre des trois appareils suivants: ordinateur (portable ou de table), tablette électronique ou téléphone intelligent. …. Depuis 2019, le pourcentage d’adoption par les adultes québécois de l’un ou l’autre de ces trois appareils est passé de 59 % en 2019 à 72 % en 2022”.

Les transactions et les achats en ligne ont également connu une augmentation fulgurante. Ainsi, selon la même source, “En 2022, 75 % des adultes québécois ont réalisé personnellement au moins un achat en ligne.” Le même pourcentage des adultes québécois un an plus tôt (2021) "ont utilisé Internet pour interagir avec le gouvernement du Québec, à partir de ses sites Web, que ce soit pour obtenir de l’information (72 %), télécharger des formulaires officiels (33 %) ou envoyer un ou des formulaires remplis en ligne (30 %).”

La cybersécurité s'est imposée au cours des dernières années comme un grand défi sociétal du XXIe siècle qui affecte aussi bien les individus que les entreprises et les institutions dans la plupart des sociétés connectées comme le Québec.

Une récente étude de Statistique Canada souligne que les dépenses des entreprises canadiennes « pour détecter ou prévenir les incidents de cybersécurité ont augmenté d'environ 2,8 milliards de dollars par rapport à 2019 pour atteindre 9,7 milliards de dollars en 2021 ».

Les chercheurs de l’Université du Québec en Outaouais consacrent plusieurs projets de recherche aux différents aspects de la cybersécurité aussi bien dans les domaines de technologies que des sciences des données, de la cyberpsychologie entre autres.
 

 

Voici la liste complète des chercheures et des chercheurs du CRICS

Patrice Renaud, responsable du volet Cybersécurité et Individus, est professeur titulaire à l'Université du Québec en Outaouais où il codirige le Laboratoire de cyberpsychologie. Il est également chercheur titulaire à l'Institut National de Psychiatrie Légale Philippe-Pinel où il est directeur du Laboratoire Immersion Forensique. Ses intérêts de recherche concernent les interactions humain-machine dans le domaine de la psychologie forensique, avec un intérêt particulier pour les technologies du virtuel et leur impact sur le comportement sexuel.

Stéphane Gagnon, responsable du volet Cybersécurité et organisation, détient depuis 2001 un Ph.D. en administration des affaires de l’UQAM, spécialisé en gestion de la technologie. Professeur régulier à l’UQO depuis 2006, et détenteur d’un financement du Human-Centric Cybersecurity Partnership (HC2P), il apporte à notre équipe son expertise sur l’application des technologies d’intelligence sémantiques en cybersécurité et sur le leadership stratégique de la cyber-résilience. Comme responsable du Volet 2, il est collaborateur aux 5 axes, visant à intégrer les efforts de recherche en cybersécurité et organisations dans une perspective transdisciplinaire.

Mohand Said Allili est professeur agrégé au Département d'Informatique et d'Ingénierie de l'Université du Québec en Outaouais où il dirige le Laboratoire de recherche en Imagerie, Vision et Intelligence Artificielle (LARIVIA). Ses activités de recherche tournent autour de la vision artificielle, du traitement d'images et de vidéos, de la reconnaissance des formes et de l'infographie.

Caroline Blais dirige le Laboratoire de Perception visuelle et sociale à l'Université du Québec en Outaouais où elle est également professeure titulaire. Ses thématiques de recherche portent sur les mécanismes biologiques sous-tendant les comportements sociaux et sur l'impact de facteurs socio-culturels sur le fonctionnement biologique et cognitif. Elle accorde une attention toute particulière au traitement visuel des visages et à la communication des signaux sociaux dans trois des groupes culturels du monde : les Occidentaux, les Orientaux et les Africains. Elle est également titulaire de la Chaire de recherche du Canada en vision cognitive et sociale (Niveau 1).

Stéphane Bouchard, professeur titulaire à l'Université du Québec en Outaouais, est codirecteur du Laboratoire de cyberpsychologie. Il a été jusqu’à tout récemment titulaire de la Chaire de recherche du Canada en cyberpsychologie clinique (niveau 2). Il se spécialise dans les domaines de la réalité étendue, de la télépsychothérapie, des phénomènes de présence et de l’induction expérimentale d’états émotionnels.

Geneviève Parent est professeure régulière au Département de psychoéducation et de psychologie de l'Université du Québec en Outaouais où elle s’implique activement au DESS en criminologie clinique. Ses intérêts de recherche sont tournés vers les caractéristiques de la personnalité antisociale, la criminalité au féminin et chez les jeunes. Elle a été chercheuse dans les Centres Jeunesses du Québec avant de devenir professeure à l’UQO.

Alan Davoust (axes 5, 1 et 2) détient depuis 2015 un Ph.D. en génie informatique de l’Université Carleton à Ottawa, spécialisé en agents intelligents. Professeur régulier à l’UQO depuis 2020, et détenteur d’un financement Découverte du CRSNG, il apporte à notre équipe son expertise sur l’analyse RENAUD,.

Rhizlane Hamouti (axes 4 et 2) détient depuis 2014 un Ph.D. en management stratégique de l’Université de Montpellier en France, spécialisée en entrepreneuriat technologique. Professeure régulière à l’UQO depuis 2016, et ayant publié récemment dans des revues internationales dont une est parmi les mieux classées dans son domaine (Technovation et International Journal of Innovation Management), elle apporte à notre équipe son expertise sur la dynamique collaborative en recherche et développement de produits et services novateurs en cybersécurité. Elle dirigera l’axe 4 « Entrepreneur.e.s et innovation ».

Mario Malouin (axes 1 et 3) détient depuis 2020 un Ph.D. en administration des affaires de l’Université d’agriculture et sciences de la vie Szent István en Hongrie, spécialisé en innovation et technologie. Professeur régulier à l’UQO depuis 2015, et Executif en résidence auprès de l'entreprise MindBridge AI et de l'Alliance i-Canada, il apporte à notre équipe son expertise sur l’impact des technologies numériques émergentes (e.g., IA, blockchain) et de la cybersécurité sur la gouvernance et la conformité réglementaire des organisations dans différents secteurs. Il dirigera l’axe 1 « Dirigeant.e.s et gouvernance ».

Anna Margulis (axes 3, 5 et 2) détient depuis 2019 un Ph.D. en administration des affaires de l’UQAM, spécialisée en marketing. Professeure régulière à l’UQO depuis 2018, et ayant publié récemment dans des revues internationales dont une est parmi les mieux classées dans son domaine (Journal of Business Research et International Journal of Technology Marketing), elle apporte à notre équipe son expertise sur les technologies numériques appliquées au marketing de proximité, en particulier touchant les défis de cybersécurité et de la protection de la vie privée dans la relation de consommation de produits et services dans tout type d’organisation. Elle dirigera l’axe 3 « Consommateurs.e.s et confiance ».

Hamed Motaghi (axes 2, 4 et 5) détient depuis 2015 un Ph.D. en administration des affaires de l’UQAM, spécialisé en gestion de la technologie. Professeur régulier à l’UQO depuis 2016, et détenteur d’un financement du CRSH, il apporte à notre équipe son expertise sur la créativité et l’innovation dans les organisations, surtout face aux défis de cybersécurité et vie privée, et les compétences en cybersécurité des populations immigrantes et réfugiées. Il dirigera l’axe 2 « Employé.e.s et compétences »
 

 

La cybersécurité à l’UQO

L’Université du Québec en Outaouais développe des compétences et des connaissances en cybersécurité depuis une vingtaine d’années. De plus, au cours des deux dernières années, l’UQO a ajouté les programmes suivants pour mieux répondre aux besoins de la société : cheminements en cybersécurité et en IA au Baccalauréat en informatique, DESS en science des données et IA, Certificat en gouvernance et cybersécurité, DESS en gestion des technologies d’affaire et DESS en cybersécurité. Aujourd’hui, dans la continuité de ces efforts, les équipes de cyberpsychologie et de la gestion des affaires s’allient à celles des technologies de l’information afin de traiter de la cybersécurité sous un angle privilégiant l’humain. L’UQO accueille l’Unité mixte de recherche en cybersécurité, une équipe composée de 6 professeurs chercheurs de l’INRS et de l’UQO et d’une vingtaine d’étudiants des cycles supérieurs. L’UQO est membre de CyberEco et de InSecM.

 

Le 11 octobre 2023