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Femmes et filles autochtones disparues et assassinées au Québec : la professeure Audrey Rousseau œuvre en partenariat à la création d’une carte interactive

 

C’est un projet qui a attiré l’attention des médias dans le cadre de la Journée de la robe rouge, le 5 mai dernier, lors du lancement du partenariat entre la professeure Audrey Rousseau, du Département des sciences sociales, UQO, ainsi que Femmes autochtones du Québec et le Foyer pour femmes autochtones de Montréal. L’objectif : créer une première carte représentant les histoires et les cas de disparitions et d'assassinats de femmes, de filles et de personnes 2ELGBTQ+ autochtones au Québec.

 

Spécialiste des questions relatives aux peuples autochtones et des violences coloniales et de genre, Audrey Rousseau a débuté une phase exploratoire de ce projet en 2019. C’est d’ailleurs le volet quantitatif de cette recherche, menée en collaboration avec deux communautés Anishinabeg (Pikogan et Lac Simon), qui contribuera à la documenter le nombre de cas de disparitions et d'assassinats de femmes et de filles (ainsi que de garçons et d'hommes) autochtones dans la province de Québec.
 

La professeure Audrey Rousseau, du Département des sciences sociales


Les deux autres partenaires sillonneront les communautés des Premières Nations du Québec pendant plus d’un an afin d’aller à la rencontre de récits, de photographies, d’œuvres artistiques, de chants et de traditions afin d’honorer les êtres chers disparus. La combinaison de ces apports (quantitatifs et qualitatifs) permettra de documenter de manière culturellement sensible et pertinente une réalité que nous estimons sous-documentée dans la province.

« Ce projet unique de documentation des cas et des histoires entourant les disparitions femmes, des filles et des personnes 2ELGBTQ+ au Québec relève du devoir de mémoire, mais aussi d’une recherche de justice et d’imputabilité. Nos efforts concertés visent à reconnaître, conscientiser et pousser à l’action en matière de prévention et de sécurisation des femmes, des filles et des personnes 2ELGBTQ+. Le défi de taille est de “faire parler ces données” d’une manière culturellement sensible et pertinente pour aller au-delà des chiffres (statistiques) et honorer la vie, les savoirs et la valeur de ces êtres chers disparus et assassinés », explique la professeure Rousseau.
 

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Photo prise lors de l'événement du 5 mai au Square Cabot, Montréal, dans le cadre de la Journée de la Robe rouge. Crédit: Femmes autochtones du Québec, Doreen Petiquay Barthold


« Depuis le début de l’année 2020, nous recueillons des données qualitatives des FF2EADA. Il est essentiel de raconter les histoires des peuples autochtones avec précision et respect. Malheureusement, les médias se sont souvent concentrés sur les mauvais aspects des FF2EADA, tels que les dépendances ou le travail du sexe, qui peuvent désensibiliser les gens aux vrais problèmes. Nous espérons récupérer nos histoires et leur accorder l’attention qu’elles méritent », affirme de son côté Janis Qavavauq-Bibeau, Coordonnatrice du Projet Iskweu, Foyer pour femmes autochtones de Montréal

« Il s’agit d’une première; la création d’une carte interactive permettra de mieux connaître le phénomène des femmes et filles autochtones disparues et assassinées à travers le Québec. Des consultations sont prévues dans les communautés et auprès des familles des victimes. Cette carte interactive servira à sensibiliser et à documenter le cycle de violence faite aux femmes et filles autochtones », souligne Marjolaine Étienne, Présidente de FAQ.

Reportage Radio-Canada

Reportage CBC News

Reportage Global News 

Reportage Nunatsiaq News

 

Le 12 mai 2023