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L’UQO accueille le troisième midi-conférence en muséologie

 

 

L'Université du Québec en Outaouais a le plaisir d’accueillir depuis l’automne dernier le volet canadien de l'Association of Critical Heritage Studies. Trois midis-conférences organisés par ce partenariat portent sur les recherches et des enjeux actuels en patrimoine et en muséologie canadiens.
 

Chaque midi-conférence sera l’occasion d’entendre les plus récents résultats de recherche professorale et de la relève de l’UQO et d’ailleurs.  

Le troisième midi-conférence sera présenté en ligne, le 1er février 2023, de 12 h à 13h 30 sous le thème Nouvelles pratiques documentaire.

 

Inscriptions requises

 

 

Présidence de séance

Jonathan Paquette, Doyen de la recherche et de la création, Université du Québec en Outaouais.

 

Hannah Turner, PhD, University of British Columbia (BC)

Le travail de réparation : documentation et héritages coloniaux dans les musées

Cette présentation est basée sur un projet en cours qui cherche à établir des liens entre l'établissement de normes de documentation ethnographique et archéologique et la construction de spécimens de musée. J’aborderai l'histoire de la documentation des objets dans les musées comme un exemple de la manière dont les mécanismes bureaucratiques en viennent à produire des fictions coloniales d'objectivité et d'authenticité. À travers l'examen d'une étude de cas institutionnelle et du travail présenté dans mon récent livre, Cataloguing Culture (UBC Press, 2020), je discuterai de l'importance de penser à travers et avec les documents papiers, la routine et les pratiques apparemment banales dans l'histoire de la collecte de la culture matérielle. Le travail contemporain de réparation est souvent entravé par les pratiques et les technologies de documentation du passé, et il soulève une question : comment réparer les héritages du colonialisme dans les institutions qui sont inévitablement ancrées dans une histoire des pratiques, des méthodes de travail et des structures sociétales beaucoup plus larges et qui n'ont pas encore connu de changement ?

 

Maxime Gohier, PhD, Université du Québec à Rimouski (QC)

Nouvelle-France numérique : l’Intelligence artificielle au service de l’analyse du patrimoine

Documentaire Lancé en 2019, Nouvelle-France numérique est un projet de recherche partenarial et collaboratif qui vise à faciliter l’exploitation des nouvelles technologies et de l’intelligence artificielle pour l’analyse du patrimoine documentaire de la Nouvelle-France. Rassemblant des chercheuses et chercheurs de différentes disciplines intéressés par la recherche sur la Nouvelle-France, des organismes de conservation du patrimoine documentaire ainsi que des bénévoles du grand public, ce projet oeuvre à fédérer toutes les données produites par la recherche (images de documents d’archives, transcriptions et métadonnées) au sein d’une même infrastructure numérique, afin de rendre ces données interopérables et d’accroître les possibilités de traitement et d’analyse informatique. Ce faisant, Nouvelle-France numérique propose un nouveau modèle de gestion des données de recherche adapté au traitement du patrimoine documentaire et susceptible de mieux répondre aux besoins des différents acteurs de la recherche.

 

René St-Pierre, PhD, Archiv’ART (QC)

Le catalogue raisonné numérique en arts visuels : exploration des cas Barbeau, Borduas, Riopelle et Vaillancourt

Le catalogue raisonné est un outil essentiel pour le marché et la recherche en histoire de l’art depuis la fin du XVIIIe siècle. En préservant la trace documentaire la plus large et la plus complète possible du travail de l’artiste, et du contexte historique dans lequel son oeuvre fut produite, le catalogue raisonné fait figure d’autorité dans le domaine. L’étude à laquelle se consacre la recherche de René St-Pierre est d’ailleurs pionnière en la matière, puisque personne n’avait, jusqu’à maintenant, proposé une analyse de catalogues raisonnés numériques issus de la modernité québécoise. Cette présentation s’attardera aux variations contemporaines que le catalogue raisonné peut présenter dans l’environnement numérique, en exposant sommairement le processus ayant présidé à la conception des catalogues raisonnés de quatre figures québécoises marquantes en arts visuels, soit le sculpteur Armand Vaillancourt et les peintres Paul-Émile Borduas (1905-1960), Jean Paul Riopelle (1923-2002) et Marcel Barbeau (1925-2016). La présentation souhaite aussi sensibiliser toute personne intéressée par la conception de ce type d’objet de connaissance dans le contexte des humanités numériques et des potentialités offertes par les technologies de l’information, les réseaux sociaux et le Web des données liées (Web sémantique).

 

Biographies

• Hannah Turner, PhD, University of British Columbia (BC)

Hannah Turner est professeure adjointe à l'École d'information de l'Université de la Colombie-Britannique, où elle effectue des recherches sur l'histoire de la documentation et du colonialisme dans les musées. Son dernier livre, Cataloguing Culture (UBC Press 2020), est une histoire des pratiques de documentation ethnographique et de la classification et du catalogage des collections de culture matérielle au sein du département d'anthropologie du Smithsonian. Ses travaux actuels portent sur les pratiques de documentation réparatrice dans les musées.

 

• Maxime Gohier, Université du Québec à Rimouski (QC)

Maxime Gohier est professeur d’histoire à l’Université du Québec à Rimouski. Spécialiste de l’histoire des Autochtones sous les régimes français et britannique, ses recherches portent entre autres sur l’histoire politique des communautés de la vallée du Saint-Laurent et sur leurs relations avec l’État, de même que sur le patrimoine documentaire autochtone. Directeur du projet Nouvelle-France numérique, il a notamment publié l’ouvrage Onontio le médiateur : la gestion des conflits amérindiens en Nouvelle-France (Septentrion, 2008), de même que des travaux sur la pratique pétitionnaire autochtone et sur les humanités numériques.

 

• René St-Pierre, PhD, Archiv’ART (QC)

Détenteur d’une maîtrise en histoire de l’art et d’un doctorat en études et pratiques des arts, René St-Pierre poursuit une démarche de recherche et de création à l'aide des technologies numériques depuis la fin des années 1980. Il travaille à titre d'archiviste à la Fondation Armand-Vaillancourt ainsi qu'au Centre de documentation et archives Riopelle, deux lieux de pratique lui permettant de développer Archiv'ART, une expertise dans la gestion documentaire et d'archives pour le domaine de l'art, de la culture et de l'éducation. Son mémoire sur les catalogues raisonnés numériques a récemment été publié aux Presses de l’Université du Québec dans la toute nouvelle collection Sciences de l’information : bit.ly/3WpHuCn

 

Le 18 janvier 2023