L’UQO dévoile une œuvre honorant les Premiers Peuples
L’Université du Québec en Outaouais (UQO) a récemment procédé au dévoilement d’un nouveau tableau qui rend hommage aux cultures et savoirs autochtones et qui a été réalisé par une artiste de la Première Nation algonquine de Kitigan Zibi en Outaouais.
Intitulée Wàseyàdiz-i, (Éclairer en Anishinabemowin), cette création de l’artiste Mairi Brascoupé a été installée dans l’espace public de la cafétéria au pavillon Alexandre-Taché, à Gatineau, ainsi qu’au pavillon Lucien-Brault de Gatineau et au campus de Saint-Jérôme. Cette œuvre vient s’ajouter aux deux autres tableaux de la murale présentant des valeurs chères à notre communauté universitaire et qui ont été dévoilés au cours des deux dernières années.
« En 2020, dans le cadre de notre démarche visant à affirmer haut et fort notre engagement à offrir un environnement de travail et d’études exempt de racisme et de discrimination, nous avons amorcé ce projet de murale prônant des valeurs d’équité, de diversité, d’inclusion, d’ouverture et de respect », a affirmé la rectrice de l’UQO, Murielle Laberge, lors du dévoilement.
Le dévoilement a eu lieu le 16 novembre 2022 dans le cadre d’une rencontre des partenaires autochtones avec les responsables du Pôle en enseignement supérieur de l’Outaouais et de la Direction des interventions régionales du ministère de l’Enseignement supérieur au pavillon Alexandre-Taché de l’UQO. Madame Brascoupé n’a pu être présente lors de l’événement, mais elle s’est adressée aux convives via un message vidéo. Ses parents, Simon et Carol Brascoupé, étaient présents lors du dévoilement pour la représenter.
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Dans son message, Mairi Brascoupé a affirmé que nous pouvons toutes et tous apprendre de la terre et de nos homologues animaux, car tous les êtres et la nature sont interconnectés, et que nous avons également la responsabilité de prendre soin les uns des autres et de la terre. L’ours, qui figure au centre de l’œuvre réalisée avec de l’écorce de bouleau, est considéré comme un leader et un enseignant dans la culture anishnabeg, a-t-elle expliqué.
« Cette œuvre d’art est basée sur la terre, à la fois physiquement et conceptuellement, a dit Mairi Brascoupé. L’utilisation de l’Anishinabemowin est importante, car cette langue est imprégnée de significations culturelles. »
Madame Brascoupé a terminé son message sur des mots inspirés de cette langue : « Wàseyàdiz-i. Éclairer. La traduction directe est ‘Donner une lumière intellectuelle et spirituelle’. J’espère que lorsque vous regardez cette pièce, vous serez remplis de lumière intellectuelle et spirituelle qui vous aidera à traverser le monde pour être plus courageux, curieux et gentils avec tout le monde. »
Pour refléter la culture algonquine, le texte explicatif de l’œuvre a par ailleurs été traduit en Anishinabemowin par Joan Tenasco de la Première Nation algonquine de Kitigan Zibi.
Intitulée Wàseyàdiz-i, (Éclairer en Anishinabemowin), cette création de l’artiste Mairi Brascoupé a été installée dans l’espace public de la cafétéria au pavillon Alexandre-Taché, à Gatineau, ainsi qu’au pavillon Lucien-Brault de Gatineau et au campus de Saint-Jérôme. Cette œuvre vient s’ajouter aux deux autres tableaux de la murale présentant des valeurs chères à notre communauté universitaire et qui ont été dévoilés au cours des deux dernières années.
L’utilisation du bouleau : une forme d’art ancestral
Le père de l’artiste, Simon Brascoupé, qui a pris la parole après le dévoilement de l’œuvre, a souligné l’importance de l’écorce de bouleau dans l’art autochtone.
« C’est un plaisir d’être ici. Je suis très content de l’œuvre de Mairi. Nos ancêtres sont ici aujourd’hui. L’écorce de bouleau est probablement une des premières formes d’art à travers l’Amérique du Nord. L’écorce de bouleau était utilisée par nos ancêtres pour faire des canots. Mon père faisait des canots lorsqu’il était jeune, des paniers aussi. L’écorce de bouleau était un matériel essentiel pour les œuvres d’art, et Mairi poursuit cette tradition de manière formidable. »
Un parcours inspirant et une œuvre lumineuse
Mairi Brascoupé est née et a grandi sur le territoire algonquin non cédé à Ottawa. Après avoir obtenu son baccalauréat en design à l’Université Ryerson en mode et en fabrication de costumes, elle a intégré sa culture autochtone à sa pratique du design et a continué cette pratique pendant sa maîtrise au Central Saint Martin’s à Londres, en Angleterre.
Dans le but de décoloniser les approches de recherche et le processus de conception, Mairi Brascoupé apporte les connaissances traditionnelles dans les espaces académiques et de design. Elle travaille actuellement pour le théâtre autochtone au Centre national des Arts, faisant la promotion de l’éducation artistique auprès des jeunes Autochtones et du grand public.
La rectrice de l’UQO souligne la pertinence de l’œuvre de Mairi Brascoupé et de sa démarche qui inspireront les membres de la communauté universitaire de l’UQO. « Nous souhaitons en effet que les membres de notre communauté universitaire s’ouvrent aux réalités et aux savoirs autochtones, s’en imprègnent et en apprécient toute la richesse. Par cette œuvre, nous souhaitons aussi que les étudiantes et étudiants autochtones perçoivent l’UQO comme étant un environnement accueillant et culturellement sécuritaire pour que la réalisation de leur plein potentiel soit au cœur du développement durable de notre université ainsi que de nos collectivités et de notre société. »
Le 7 décembre 2022