Conférence de Trycia Bazinet sur l'eau et le territoire Abitibiwinni Aki
Le CIÉRA-UQO vous invite à une intervention de Trycia Bazinet, candidate au doctorat à l'École d'études autochtones et canadiennes de l'Université Carleton, boursière Vanier 2018, dans le cadre du cours SOC2683. (Chargée de cours : Şükran Tipi).
L'intervention s'intitule "Penser avec l’eau pour comprendre les relations avec le territoire en contexte d’occupation coloniale: Abitibiwinni Aki"
Elle se tiendra le mercredi 23 novembre 2022 en ligne sur Zoom à 10 heures, inscription obligatoire.
Résumé de l'intervention:
La méthodologie de penser avec l’eau, souvent informée par les ontologies autochtones, nous permet plusieurs réflexions en contexte d’occupation coloniale. Premièrement, penser avec l’eau rend visible la rigidité des logiques de propriété privée qui opèrent dans les idées et les pratiques de conservation du patrimoine dans le cas du site ancestral (Apitipik) au Lac Abitibi. En mettant en valeur le rôle de l’intangible et en remettant en question toutes formes de frontières, l’eau permet de prendre en considération la présence et les formes des pratiques de réclamations informelles qui témoignent d’une relation encore bien vivante avec le site ancestral situé au Lac Abitibi. Quoique les pratiques de réclamation courantes des Abitibiwinnik sont fluides, flexibles et donc variablement valides aux yeux des normes entourant la conservation du patrimoine, elles continuent d’exister et de compter. L’eau met en valeur des éléments inattendus qui comptent aussi comme réclamation et occupation du territoire ancestral : l’expérience incarnée avec le site ancestral, la relationnalité, l’importance des géographies affectives et émotionnelles, telles que l’attachement et l’espoir exprimé envers l’endroit, et finalement, l’assignation d’un rôle d’occupation actif aux présences plus qu’humaines de l’endroit, incluant les ancêtres et Kitci Asini – le grand rocher. En somme, je propose une méthodologie qui met en valeur les réclamations courantes d’Apitipik tout en ouvrant une discussion sur une couche de violence coloniale additionnelle qui peut prendre place lorsque celles-ci sont dévalorisées.