La population prête à payer plus pour restaurer les milieux humides du Québec
Selon une récente étude menée par la Chaire de recherche du Canada en économie écologique de l’Université du Québec en Outaouais, les Québécois.es seraient prêt.e.s à faire un don annuel moyen de 43 $ pour financer des mesures de restauration et ainsi, contrer la perte des milieux humides sur leur territoire.
D’après cette étude, menée auprès de 3 304 répondants, 83 % des citoyen.ne.s se disent préoccupé.e.s par la perte des milieux humides, et 84 % sont d’avis que le gouvernement du Québec devrait en faire plus pour les protéger.
« Ces résultats démontrent bien que les Québécois.es reconnaissent la valeur des milieux naturels et les bénéfices qu’ils procurent, et la nécessité de les restaurer. La volonté à payer des répondants va d’ailleurs même au-delà des montants investis dans le cadre du programme gouvernemental prévu à cet effet », affirme Jérôme Dupras, professeur et titulaire de la Chaire.
Le principe d’aucune perte nette a été instauré avec la Loi concernant la conservation des milieux humides et hydriques, adoptée en 2017. L’application de cette loi a permis d’amasser 75 millions de dollars en compensations financières sur une période de quatre ans, un montant qui est réinvesti à travers le Programme de restauration et de création de milieux humides et hydriques.
Parmi les services écosystémiques à préserver, les résultats obtenus révèlent une importance particulière accordée par les répondants à la qualité (93%) et à la quantité (92%) de l’eau potable, à la lutte aux changements climatiques (85%) et à la protection de la biodiversité (85%).
En ce qui a trait au consentement à payer, les régions de Montréal (50 $), de Lanaudière (47 $), de Laval (46 $), du Bas-Saint-Laurent et de Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine (44 $) et de la Mauricie (43 $) sont celles qui présentent les dons annuels les plus élevés.
L'ensemble des résultats de cette étude est présenté dans le rapport complet intitulé La valeur économique des milieux humides pour les Québécois.es: une enquête grand public par l'entremise de la modélisation de choix
À propos de la Chaire de recherche du Canada en économie écologique
Dirigée par le professeur Jérôme Dupras, la Chaire de recherche du Canada en économie écologique est située à l’Institut des Sciences de la Forêt tempérée, de l’Université du Québec en Outaouais. Elle est constituée d’une équipe d’une trentaine de chercheur.euse.s et d’étudiant.e.s gradué.e.s, qui a pour objectif de mieux comprendre et de mesurer la contribution de la biodiversité et des écosystèmes au bien-être humain. www.crcecoeco.ca
Le 30 mai 2022