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Une ancienne étudiante de l’UQO soutient une thèse de doctorat à Paris

 

Une ancienne étudiante de l’UQO soutient une thèse de doctorat à l’Université Paris 1-Panthéon Sorbonne et rend hommage à notre défunt collègue du Département des sciences sociales, Thibault Martin.

Annélie Delescluse, ancienne étudiante au département des sciences sociales de l’UQO (au baccalauréat et à la maîtrise) vient de soutenir le 15 octobre 2021 une thèse de doctorat en sociologie à l’Université Paris 1 Panthéon Sorbonne. Elle a soutenu avec brio sa thèse dont le sujet est « Jeunes citadins d’Afrique Centrale et de l’Ouest au Maroc : les coulisses de la migration au prisme des corps », devant un jury composé des professeur.es Frédéric Bourdier (Université Paris 1 Sorbonne), directeur de la recherche, Joseph Tonda (Université de Brazzaville), Anaïk Péan (Université de Strasbourg), Mustapha El Miri et Sophie Bava (Université Aix-Marseille), et Ndiaga Loum (Université du Québec en Outaouais), par ailleurs président du Jury.

La recherche d’Annélie Delescluse s’intéresse aux corps et aux expériences migratoires des ressortissants d’Afrique centrale et de l’ouest au Maroc. Pour aborder ce sujet délicat, elle a choisi de s’inscrire dans une démarche originale et complexe qui combine des outils socio-anthropologiques. L’étude croise les notes des carnets de terrain ethnographique dans la vie des migrants avec des entretiens et d’autres outils biographiques. Le corps est considéré dans un sens large, car il est de nature polysémique : il est à la fois le lieu de l’intime et du politique. Il désigne d’abord les pratiques physiques et les expériences sensibles des jeunes en migration. Il est aussi produit par les stéréotypes raciaux issus des idéologies coloniale et esclavagiste et qui sont reconfigurés sur les routes migratoires.

Dans cette thèse, précise la candidate : « Il a d’abord été question du corps au travail, celui des manœuvres, des nettoyeurs, des cordonniers, des salariés agricoles, des employés domestiques, des commerçants informels et des téléopérateurs dans les centres d’appels offshore de Rabat et de Casablanca. Je me suis aussi intéressée aux corps virtuels et connectés des migrants et à la façon dont ils communiquent et utilisent les réseaux sociaux. J’ai ensuite proposé une réflexion sur les événements marquants du séjour au Maroc en lien avec la perception des catégorisés migrants subsahariens dans l’espace public et les interactions médicales et policières. Enfin, il a été question des corps au contact de l’extrême (survie, faim, froid, maladies, coups, blessures, accidents) et de la mort, soit à la ‘’vie nue et abimée’’ des personnes migrantes ».

La candidate a tenu à cette occasion, à rendre un hommage particulier au défunt professeur en études autochtones de l’UQO, Thibault Martin.
 

 

Ce dernier, l’a initiée à la recherche socio-anthropologique et a « allumé » ses intérêts pour les études autochtones : « J’ai une pensée pleine de gratitude à la mémoire du professeur Thibault Martin qui m’a engagée comme assistante et permis de découvrir les peuples autochtones du Québec et de l’Équateur. Il avait suivi mes premiers pas au Maroc en 2013 avec bienveillance ».

 

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PS: sur la photo, de gauche à droite: Frédéric Bourdier (directeur de recherche), Joseph Tonda (Université de Brazzaville), Sophie Bava (Aix-Marseille Université), Ndiaga Loum (Université du Québec en Outaouais), Annélie Delescluse (nouvelle docteure en sociologie).