Une étude des professeurs Messier et Dupras recommande la protection des milieux naturels du grand Montréal
Un rapport de la firme Habitat, codirigée par les professeurs Christian Messier et Jérôme Dupras, de l'Institut des sciences de la forêt tempérée (ISFORT) à l'UQO, et le professeur Andrew Gonzalez, de l'Université McGill, démontre la nécessité de protéger les milieux naturels dans la Communauté métropolitainte de Montréal (CCM) et mise sur la restauration via le reboisement.
Ce rapport a été réalisé en collaboration avec le Fonds mondial pour la nature (WWF).
Les professeurs Christiane Messier, à gauche, et Jérôme Dupras, de l'Institut des sciences de la forêt tempérée (ISFORT) de l'UQO.
Selon l'étude, seulement 3 % des milieux naturels terrestres du territoire de la CMM font l’objet d'une protection officielle. Les professeurs Messier, Dupras et Gonzalez ont recensé plus de 11 000 sites potentiels pour la restauration écologique par le reboisement. Cette constatation fait partie du rapport publié cette semaine par l’entreprise de service-conseil en environnement Habitat, fondée par les trois professeurs, et qui évalue l’impact de différentes cibles et scénarios de conservation pour la protection et la restauration des milieux naturels de la CMM.
L’étude démontre d’abord qu’il est prioritaire de protéger les écosystèmes naturels restants de la CMM, qui représentent 24,9 % du territoire, mais surtout le besoin d’aller au-delà des mesures de protection et de conservation pour assurer l’intégrité écologique du territoire.
Une carte des milieux naturels du grand Montréal (source: Habitat).
Des analyses géomatiques, accessibles grâce à des cartes interactives, ont permis d’identifier plus de 11 000 sites en friche qui pourraient être aménagés pour la conservation et contribuer à la résilience des écosystèmes. Parmi ces sites, une analyse de la qualité des habitats pour la biodiversité et de leur capacité à résister à l’invasion des espèces exotiques a ciblé les 1 245 sites qui sont les plus propices au reboisement au sein des 82 municipalités de la CMM. Les MRC ayant la plus grande superficie de sites de restauration potentiels sont Laval, Mirabel et Longueuil.
Les actions de restauration sur ces terrains pourraient grandement contribuer à atteindre l’objectif du Plan métropolitain d’Aménagement et de Développement de porter à 30 % la proportion de la superficie terrestre de la CMM en couvert forestier.
« L’étalement urbain provoque de grandes pressions sur les habitats et sur la biodiversité, en plus d'avoir fortement augmenté la fragmentation du territoire » rappelle Christian Messier, professeur à l’UQO et cofondateur d’Habitat. En effet, entre 1985 et 2015, la superficie urbaine a augmenté de près de cinq fois plus que celle recensée pour les milieux terrestres protégés. La protection et la conservation des milieux naturels font alors partie des enjeux fondamentaux de la CMM, mais à la lumière de cette étude, il apparaît clair qu’il faut également concentrer des efforts significatifs à la restauration principalement via le reboisement de milieux naturels à fort potentiel de revalorisation.
« L’étalement urbain des dernières décennies a entraîné l’isolement de plusieurs fragments naturels et la perte de 80% de la connectivité écologique dans la région. En restaurant les sites en friche de la CMM, on peut grandement améliorer les fonctions écologiques des écosystèmes, notamment en bonifiant la connectivité avec les milieux environnants. Les paysages connectés contribuent à garantir la résilience des écosystèmes et de la biodiversité qu’ils abritent face aux pressions environnementales croissantes », affirme Andrew Gonzalez, également cofondateur d’Habitat et professeur au Département de biologie de l’Université McGill.
À propos d’Habitat
Habitat est une entreprise de solutions environnementales basée à Montréal qui propose des solutions basées sur la nature pour alimenter et propulser la transition écologique notamment dans un contexte de relance verte. Habitat a été fondée par les professeurs Christian Messier du Département des sciences naturelles à l’UQO, titulaire de la Chaire CRSNG/Hydro-Québec sur le contrôle de la croissance des arbres et de la Chaire du Canada sur la résilience des forêts aux changements globaux, Andrew Gonzalez professeur au Département de biologie de l’Université McGill et titulaire de la Chaire Liber Ero en biologie de conservation, et Jérôme Dupras, professeur au Département des sciences naturelles de l’UQO, chercheur à l’Institut des Sciences de la Forêt tempérée (ISFORT), et titulaire de la toute première Chaire de recherche du Canada en économie écologique.
Le 12 octobre 2021