Le professeur Dupras lance un appel au BAPE : il faut écouter la science et les scientifiques
La Chaire de recherche du Canada en économie écologique de l’Université du Québec en Outaouais (UQO) a déposé un vif plaidoyer concernant les impacts négatifs du projet Énergie Saguenay de GNL Québec dans le cadre des travaux de la commission d’enquête du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE).
Dans son mémoire, le professeur Jérôme Dupras et l’équipe de la Chaire de recherche relèvent quatre enjeux qui compromettent sérieusement la crédibilité du projet : le doute qui plane sur sa rentabilité économique, la faiblesse du projet dans une optique de développement durable et de réduction des GES, sa menace sur les populations de bélugas déjà en voie de disparition et les tensions sociales qui découlent d’un projet ne s’inscrivant pas dans la réalité environnementale actuelle.
« Le gouvernement doit coconstruire, en collaboration avec les experts et les acteurs du milieu, des projets en phase avec une véritable transition écologique », déclare le professeur Dupras, titulaire de la Chaire et coauteur du mémoire. « Les projets autorisés par le gouvernement doivent mettre l’économie au service du bien commun et de l’environnement. De notre point de vue scientifique, le projet de GNL Québec ne répond d’aucune manière à la vision d’avenir qu’il faut mettre en œuvre dès maintenant pour les générations futures. »
Le dépôt de ce mémoire par l’équipe de la Chaire de recherche s’inscrit à la suite de deux initiatives en lien avec le projet GNL Québec et dans lesquelles elle a été impliquée, soit une analyse économique ayant résulté en une lettre parue dans La Presse en octobre 2019 et un projet de recherche portant sur le trafic maritime et les mammifères marins. S’appuyant sur plusieurs arguments et études scientifiques, le mémoire démontre que le projet de construction d’un complexe de liquéfaction de gaz naturel à Saguenay contribuerait à accroître la crise climatique et constituerait une menace pour les milieux naturels et la biodiversité.
« Par l’entremise de ce mémoire, nous souhaitons poser un regard critique sur les fondements économiques et écologiques de ce projet afin d’éclairer, au meilleur de nos connaissances, le processus de prise de décision. En ce sens, l’incertitude du projet pourrait entraîner un besoin massif en matière de subventions publiques.
Vous pouvez lire le mémoire déposé au BAPE par la Chaire de recherche du Canada en économie écologique ici.
À propos de la CRC en économie écologique
Dirigée par le professeur Jérôme Dupras, la Chaire de recherche du Canada en économie écologique est située à l’Institut des Sciences de la Forêt tempérée, de l’Université du Québec en Outaouais. Elle est constituée d’une équipe de 22 chercheurs et d’étudiants gradués, qui a pour objectif de mieux comprendre et de mesurer la contribution de la biodiversité et des écosystèmes au bien-être humain.
Le 30 octobre 2020