STEVE GIASSON : LÉCHER UNE OEUVRE D'ART
CONFÉRENCE DE LA MAITRISE EN MUSÉOLOGIE ET PRATIQUES DES ARTS 2020-2021
Conférence publique intégrée au séminaire de maîtrise MMA6033 : l’exposition
Professeure : Mélanie Boucher
Mercredi 21 octobre, de 11h30 à 12h30 (en vidéoconférence)
LÉCHER UNE ŒUVRE D'ART : Une communication
Steve Giasson, Artiste conceptuel
La pratique de l’artiste conceptuel Steve Giasson s’appuie sur l’appropriation plus ou moins explicite d’œuvres préexistantes (reenactments, citations, allusions, etc.) et sur son usage de différents médiums (écriture conceptuelle, art performance, micro-intervention sculpturale, photographie, vidéographie, etc.) Il interroge ainsi son statut d’« auteur », en plus de mettre à mal les notions d’« originalité » et d’« authenticité ». Dans ses Performances invisibles et ses Nouvelles Performances invisibles – un très large corpus d’actions basées sur des énoncés conceptuels, que l’artiste a exécutées furtivement depuis 2015 et qui ont été documentées en parallèle par deux complices, Daniel Roy et Martin Vinette, et diffusées sur Internet – nombre d’œuvres d’autres artistes sont ainsi convoquées. Parmi ce corpus, se distinguent quelques gestes dans le cadre duquel Giasson intègre ou interagit directement (et parfois de manière irrévérencieuse) avec des œuvres d’art public ou exposées dans certains musées à travers le monde. On songera, par exemple, à la photographie de la Performance invisible n° 162 (Lécher une œuvre d'art) qui le montre en train de lécher littéralement un Statement de Lawrence Weiner, A BIT OF MATTER AND A LITTLE BIT MORE (1976) au MoMA PS1 de New York. Avec ses Performances invisibles, Steve Giasson propose ainsi un nouvel usage de ces œuvres; un usage que l’on pourrait sans doute qualifier de « profane », à la suite du philosophe Giorgio Agamben : « Au sens propre est profane ce qui, de sacré ou religieux qu’il était, se trouve restitué à l’usage et à la propriété des hommes » (Agamben, 2006, p. 95). Pour le bien de sa communication à l’UQO, l’artiste abordera justement plusieurs de ces Performances invisibles, en évoquant brièvement leurs implications artistique, historique et politique.
Steve Giasson (°1979, Québec) est un artiste conceptuel. Il achève un doctorat en Études et pratiques des arts (Université du Québec à Montréal). Sa thèse, dirigée par le Professeur Patrice Loubier, s’intitule : « Affaire de routine ? » Des œuvres-partitions et de leurs exécutions. Son travail a été présenté dans treize pays d’Amérique du Nord, d’Europe et d’Asie, dans le cadre de neuf expositions personnelles et de nombreuses expositions collectives. Faisant suite aux PERFORMANCES INVISIBLES (DARE-DARE, Montréal, 2015-2016) pour lesquelles il s’est fait connaître, Steve Giasson présente un vaste projet virtuel intitulé NOUVELLES PERFORMANCES INVISIBLES de mai 2020 à mai 2021, en collaboration avec Le Lieu, centre en art actuel (Québec), qui comprend plus d’une centaine de performances discrètes, basées sur des énoncés conceptuels, dévoilées chaque semaine sur les réseaux sociaux et sur le site Web dédié www.performancesinvisibles.com, via leur documentation. Il vit et travaille à Montréal et est représenté par la Edmund Felson Gallery (Berlin).
www.performancesinvisibles.com
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