Aller au contenu principal

Emmanuelle Soucy, nouvelle diplômée au doctorat en sciences de l’éducation

 

Emmanuelle Soucy a récemment soutenu avec succès sa thèse de doctorat en sciences de l’éducation, une soutenance qui s’est déroulée au campus de Saint-Jérôme.

 

La thèse de madame Soucy s’intitule Création et mise en pratique d’un centre de l’oral : recherche-action des enseignantes de 1er cycle du primaire et elle se résume comme suit :

« L’oral comme objet d’étude demeure encore marginal malgré un regain d’intérêt au cours des 20 dernières années. Les retombées des premières habiletés langagières sur les autres compétences scolaires sont aujourd’hui de mieux en mieux documentées. Ces données mettent en lumière l’importance de s’intéresser à l’oral, plus précisément à son enseignement. Les recherches montrent que l’oral reste la compétence, présente dans le domaine des langues du Programme de formation de l’école québécoise, la moins enseignée explicitement (Nolin 2013). Bien que l’importance de l’oral soit reconnue et qu’il soit présent dans les définitions actuelles de la littératie (Lafontaine 2013), plusieurs enseignants éprouvent des difficultés à l’actualiser en classe. Un malaise semble persister face à l'enseignement et à l’évaluation de l’oral (Dumais 2014). Il appert que les enseignants conservent les mêmes pratiques, au fil des ans, sans vraiment y apporter de changements, notamment en gardant principalement l’exposé oral comme situation d’apprentissage et d’évaluation (Nolin 2013).

Au 1er cycle du primaire, l’importance du volet oral de la littératie se traduit de deux manières : l’oral a un effet structurant sur le développement des compétences à lire et à écrire (Bianco, 2015; Masny, 2006b) et il a un effet structurant sur le développement du plein potentiel scolaire et social de l’élève (Dumais, Soucy et Plessis-Bélair, 2017; Lafontaine, Morissette et Villeneuve-Lapointe, 2015). Seules quelques recherches ont été faites au Québec concernant l’oral au 1er cycle du primaire (Lafontaine, Dumais et Pharand, 2016). Par ailleurs, depuis un certain nombre d’années, plusieurs auteurs d’ouvrages professionnels (Diller, 2010; Nations et Alonso, 2001; Owocki, 2005; Swartz et al., 2003) font état d’une organisation de l’enseignement de la langue par les centres de littératie. Les centres de littératie constituent un dispositif d’enseignement-apprentissage utilisé en classe. Bien qu’aucun centre spécifique concernant la discipline du français ne semble être consacré à l’enseignement et à l’apprentissage de l’oral (seulement à la lecture et à l’écriture), ce dispositif d’enseignement-apprentissage nous parait une piste prometteuse pour l’enseignement de la langue, notamment pour l’enseignement-apprentissage de l’oral. Ainsi, notre recherche vise à connaitre, à l’aide d’une recherche-action, comment des enseignantes de 1er cycle du primaire désirant améliorer leurs pratiques en enseignement de l’oral créent et mettent en pratique un centre de l’oral dans leur classe. Les objectifs poursuivis sont au nombre de trois, soit 1) décrire la création et la mise en pratique d’un centre de l’oral par des enseignantes du 1er cycle du primaire; 2) analyser la création et la mise en pratique d’un centre de l’oral par des enseignantes du 1er cycle du primaire et 3) faire état des changements de pratiques en didactique de l’oral de ces enseignantes. Six outils méthodologiques ont soutenu la collecte de données : le questionnaire, les entrevues semi-dirigées, les bilans des rencontres in extenso, le journal de la chercheuse, les journaux de bord des participantes ainsi que le matériel pédagogique utilisé.

Les résultats et l’analyse confirment qu’en créant un centre de l’oral, les enseignantes sont parvenues à effectuer un changement de pratique en enseignement de l’oral. En effet, pour ces enseignantes, la création et la mise en pratique du centre de l’oral leur a permis de prendre conscience qu’un enseignement-apprentissage de l’oral peut se faire au même titre que la lecture et l’écriture, et ce, en s’inspirant de l’atelier formatif (Dumais et Messier, 2016) ainsi qu’à différentes approches didactiques, notamment l’oral intégré (Le Cunnf 1999) et l’oral pragmatique (Maurer 2001). Aussi, la recherche aura permis aux enseignantes d’approfondir leur connaissance de différents objets de l’oral et de les conduire à mieux planifier et structurer l’enseignement-apprentissage de l’oral, et conséquemment, de donner à l’oral la place qui lui revient. »

 

,

Sur la photo principale, de gauche à droite : M. Martin Lépine, M. Christian Dumais, Mme Rakia Laroui (qui apparait sur l’écran), Mme Emmanuelle Soucy, M. André C. Moreau et Mme Mylène Leroux.


Les recherches de madame Soucy ont été codirigées par le professeur André C. Moreau, du Département des sciences de l’éducation de l’UQO et par le professeur Christian Dumais, de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR).

Le jury de la soutenance était présidé par la professeure Mylène Leroux, du Département des sciences de l’éducation de l’UQO, et composé des professeurs Moreau et Dumais, ainsi que de la professeur Rakia Laroui, de l’Université du Québec à Rimouski et le professeur Martin Lépine, de l’Université de Sherbrooke.

Hélène Forget, doyenne des études, a assisté à la soutenance à partir de Gatineau et Catherine Lanaris, responsable de programme était au campus de Saint-Jérôme.

L’UQO félicite madame Emmanuelle Soucy.

 

Le 25 avril 2019