L’accessibilité aux soins de santé : des professeures de l’UQO contribuent au grand débat
L'accessibilité aux soins, une des grandes questions dans les débats canadiens sur les soins de santé interpelle les chercheurs du monde entier. Cependant, on sait aujourd’hui qu’augmenter l'accessibilité des soins n’améliore pas nécessairement l'état de santé de la population, particulièrement dans les pays industrialisés. Jusqu’à 90 % des décès avant 75 ans sont attribuables aux habitudes malsaines (malbouffe, sédentarité, inactivité, tabac, etc.) (50 %), à l’environnement (20 %) et à la génétique (20 %). Seulement 10 % des issues de mortalité et de morbidités sont directement associés aux soins et services.
Au-delà de l’accessibilité, revoir les modèles de pratiques de soins, optimiser les ressources et surtout s’ancrer au paradigme d’auto-régulation et d’auto-gestion sont gages d’une nouvelle démocratisation de la santé à proximité. Le Centre Férasi, centre universitaire québécois de formation et expertise en recherche en administration des soins infirmiers a invité 5 professeurs de l'UQO à présenter une solution afin de déterminer, comment il est possible, de réinventer l'accessibilité aux soins! Le modèle de Quartiers en santé, coopérative clinique et scientifique de solidarité en promotion de la santé et qualité de vie, développé par les professeures de l’UQO Judith Lapierre, Francine Major, Assumpta Ndengeyingoma, Annie Aimé et Charmain Lévy compte parmi les modèles cliniques novateurs de transfert et de valorisation internationaux qui ont été présentés le vendredi 19 novembre, à Montréal lors du Colloque FÉRASI 2010!
Des expériences de l'Ontario, de l'Angleterre et de cliniques en milieux autochtones inspirent, aussi les nouvelles approches explique la professeure Judith Lapierre. « Au delà, des pratiques privilégiées actuellement par l'Ordre des infirmières et infirmiers du Québec en Groupes de médecine familiale où les médecins sont rémunérés plus de 60 000.00 $ pour strictement collaborer avec les autres professionnels de la santé et pour accueillir des infirmières praticiennes, les enjeux pour l'équipe de l'UQO passent aussi par les besoins exprimés des citoyens et les innovations sociales. Or, les citoyens de l'Outaouais sont engagés depuis plus de 3 ans dans un processus de prise en charge personnelle et collective de leur santé et leur voix contribuera à remodeler l'offre actuelle qui ne répond pas aux besoins ni aux objectifs du renouvellement des soins de santé primaires canadiens » de conclure la professeure Lapierre.