Aller au contenu principal

Médias, démocratie et protection des sources: une journée scientifique animée

 

Les médias, la démocratie et les rapports de pouvoir entre les communications et la politique ont été au cœur des discussions lors de la  première journée scientifique qui s'est tenue le mercredi 11 avril 2018. L'évènement était organisé par le professeur Ndiaga Loum, juriste, politologue et professeur de communication internationale au Département de sciences sociales et son équipe dont Raymond Corriveau (ancien président du Conseil de presse) et France Aubin, professeure à l’UQTR. Cette journée scientifique était ouverte au public.

« L’idée est de créer un cadre d’échange qui manque tant entre chercheurs travaillant sur la question des rapports de pouvoirs, décideurs politiques et professionnels ayant des expériences mettant en évidence des principes contradictoires propres à ces différents champs (comme les écoutes téléphoniques, la protection des sources, le secret d'État). Ce sont ces légitimités contradictoires qu'on veut voir discutées par les différents acteurs lors de cette journée scientifique », explique le professeur Loum.

Des journalistes de renom ont participé à cette journée scientifique, dont Daniel Leblanc, du Globe and Mail, auteur du livre Ma Chouette, et celui qui a contribué à mettre à jour le scandale des commandites du gouvernement libéral de Jean Chrétien. Monsieur Leblanc a également fait la manchette lorsque la Cour suprême du Canada s’est prononcée, en novembre 2010, à propos de la protection de l’identité de sa source principale dans Ma Chouette.

Le professeur Marc-François Bernier, professeur à l’Université d’Ottawa et spécialiste des médias, a abordé le thème du témoin expert: quand la déontologie du journalisme influence le droit qui influence la déontologie.

 

Programmation complète de la journée

 

,

 

Le sénateur Claude Carignan était également parmi les invités. Il a abordé le point de vue juridique, avec le projet de loi S-231 qui vise la protection des sources confidentielles des journalistes. Il s'agit du seul projet de loi du genre en Amérique du nord.

Caroline Locher, du Conseil de presse du Québec, s'est penchée sur la question de la protection des sources confidentielles des journalistes dans les instances d'autorégulation, avec le cas du Conseil de presse du Québec.

Catherine Lafrance, directrice générale de la Fédération professionnelle des journalistes du Québec (FPJQ), a présenté le oint de vue professionnel sur la protection des sources comme rampart de la liberté de la presse versus l'impératif sécuritaire et le secret d'État.

Plus tôt en matinée, Dominique Payette, professeure et auteure, a parlé des dérapages dans les médias et la question de la régulation, tandis qu'Éric George, directeur du centre CRICIS, a abordé le thème de l'économie politique de la communication et la gouvernance des systèmes de communication, ainsi que le pouvoir réel ou supposé de la propriété privée dans les entreprises médiatiques.

 «C’est un grand honneur pour l’UQO d’accueillir un tel événement inédit dans ses objectifs et original dans la diversité des profils des invités pour discuter d’une question brûlante dans l’actualité, affirme le professeur Loum. Nos étudiant(e)s auront l’agréable surprise d’entendre celui sans qui l’affaire dite du scandale des commandites n’aurait pas eu une telle ampleur, Daniel Leblanc et sa source anonyme Ma chouette qui rappelle, d’ailleurs, à bien des égards, la célèbre affaire Watergate dans les années 70 avec les journalistes Bernstein et Woodward dont la source anonyme fut nommée Deep Throat. Ils découvriront aussi l’initiateur de cette récente loi fédérale, historique dans sa portée parce qu’elle vise à renforcer la protection sources confidentielles des journalistes au Canada, le Sénateur Claude Carignan »

 

Lancement PeRICOM

Cette journée scientifique a par ailleurs servi de lancement du nouveau laboratoire PeRICOM (politiques et régulation interdisciplinaire en communication). Ce laboratoire, dirigé par le professeur Loum, a obtenu le soutien du CRSH et de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF).

«Je suis aussi fier de voir mon université, l’UQO, abriter le premier laboratoire canadien sur la régulation interdisciplinaire des communications composé de chercheurs de renom (dont Raymond Corriveau et France Aubin) et de plusieurs universités dont l’UQO, l’UQTR, l’UQAM, la TELUQ etc. Entre autres objectifs, le laboratoire établira une base de données internationales en vue d'en faire une étude comparative sur des normes de différentes natures (juridique, politique, économique, éthique) qui régissent les communications dans différents pays  du monde, et cela dans les 5 continents ».

 

 

CLIQUEZ ICI POUR RETOURNER AU MAGAZINE SAVOIR