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Logiciel de surtitrage : deux professeures de l’UQO travaillent avec le théâtre La Catapulte

 

Deux professeures de l’UQO, Michèle Laliberté, du Département d’études langagières, et Nadia Baaziz, directrice du Département d’informatique et d’ingénierie, travailleront au développement d’un logiciel de surtitrage pour les arts de la scène. Ce projet unique est rendu possible grâce à une subvention de 260 000 $ que le Théâtre Catapulte, à Ottawa, a obtenu du Conseil des arts du Canada.

 

Ce projet résulte d’un partenariat entre Sibylle Berger, directrice administrative et codirectrice générale de La Catapulte et l’UQO. L’initiative a été proposée à la suite des recherches de la professeure Laliberté dans le domaine du surtitrage au théâtre et résulte du vif intérêt du théâtre La Catapulte d’améliorer le surtitrage de ses représentations et de contribuer à partager son expertise avec les créateurs des arts de la scène et les structures d’accueil de spectacles partout au Canada.

À l’ère de la mondialisation et de la circulation des œuvres à l’international, le milieu des arts de la scène canadien fait face à la nécessité d’élargir le marché des auteurs et des compagnies théâtrales tout en étant tributaire des organismes subventionnaires dont les fonds limités sont répartis sur l’ensemble du territoire canadien.

Comment rentabiliser l’effort de production du milieu des arts de la scène et diversifier son marché? En d’autres termes, comment arriver à rejoindre un éventail plus grand et plus diversifié de publics cibles? Les spectacles canadiens surtitrés en français, en anglais ou en d’autres langues peuvent ensuite être présentés partout au Canada et à l’étranger : ils ont indéniablement une durée de vie plus importante, et le recours au surtitrage favorise l’obtention de droits d’auteurs plus substantiels et contribue à faire augmenter les cachets des artistes impliqués dans ces productions.

Une étude de Michèle Laliberté publiée en 2017 révèle d’ailleurs qu’il n’y a actuellement aucun logiciel qui soit véritablement adapté aux besoins de tous les intervenants du milieu. Les logiciels professionnels européens sont très dispendieux et imparfaits, et ceux qui sont gratuits présentent plusieurs lacunes.

Mesdames Berger, Laliberté et Baaziz ont créé un partenariat d’entreprises visant le développement d’une expertise spécialisée dans le domaine du surtitrage pour les arts de la scène. Les principaux collaborateurs sont : l’Université du Québec en Outaouais, le développeur informatique Point Fox, l'Opéra de Montréal, le théâtre La Licorne, Ex Machina (la compagnie de Robert Lepage) et le Festival TransAmériques. L’objectif principal de l’initiative proposée est de développer un logiciel de surtitrage conçu spécifiquement pour le spectacle vivant, un outil qui sera adapté aux besoins contemporains des créateurs, traducteurs-adaptateurs, régisseurs techniques et directeurs de structures d’accueil.

 

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Photos: Michèle Laliberté, du Département d'études langagières de l'UQO, Nadia Baaziz, directrice du Département d'informatique et d'ingénierie de l'UQO, et Sibylle Berger, directrice administrative et codirectrice générales du théâtre La Catapulte.


L’accès à un tel logiciel convivial et abordable sera possible pour tous les intervenants du milieu et contribuera à faire augmenter le partage de la création artistique ainsi que l’accès aux œuvres des artistes canadiens au pays et à l’étranger. Les spectacles surtitrés attirent en effet toute personne désirant en apprendre davantage sur la culture de l’Autre.

Aussi, au moment où les peuples autochtones essaient de redécouvrir et de faire connaître leurs cultures, le surtitrage est appelé à devenir un outil incontournable. L’objectif est donc aussi d’élargir la participation et l’engagement culturel des citoyens canadiens dans toute leur diversité. Cet outil permettra également de rehausser la qualité de l’expérience artistique des usagers : le projet s’étalant sur trois années prévoit de consulter le public, les créateurs, traducteurs et autres intervenants du milieu afin d’évaluer leur expérience des spectacles surtitrés ainsi que celle du logiciel.

Le surtitrage n’est plus uniquement utilisé que pour la traduction. Les créateurs y ont également recours dans le but de décupler leur potentiel d’expression créatrice, en intégrant le surtitre à la mise en scène afin qu’il devienne un élément esthétique en soi et qu’il soit porteur d’un sens ajouté : ils intègrent de plus en plus d’éléments visuels à même les surtitres, qu’ils projettent sur différents écrans ou sur plusieurs éléments du décor. Les logiciels existants ne sont donc plus adaptés à l’ère numérique et le développement d’un nouvel outil ne pourrait qu’aider à la réalisation de spectacles multimodaux, en plus de contribuer à l’effort de promotion des spectacles d’ici, explique Michèle Laliberté.

 

 

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