Conférence de la SRC à l’UQO : un panel sur la pauvreté et l’inégalité animé par Pierre Pariseau-Legault
L’Université du Québec en Outaouais a accueilli hier une quatrième conférence de la Société royale du Canada (SRC) sous le thème Pauvreté et inégalité.
La conférence, sous forme de panel, s’est déroulée au café-bar Le Tonik au pavillon Alexandre-Taché et était le dernier volet dans le cadre de la série ‘Dialogues de la SRC à l’UQO’ qui a débuté en octobre dernier.
Le panel a été modéré par Pierre Pariseau-Legault, professeur au Département des sciences infirmières au Campus de Saint-Jérôme. Il est codirecteur scientifique du Centre de recherche de Montréal sur les inégalités sociales, les discriminations et les pratiques alternatives de citoyenneté (CREMIS).
La rectrice de l’UQO, Murielle Laberge, a souhaité la bienvenue et salué le partenariat avec la SRC qui a permis de présenter quatre conférences.
« Ce partenariat entre l’UQO et la Société royale du Canada reflète notre engagement commun à réfléchir collectivement aux grands enjeux de notre temps. Et ce soir, dans un cadre convivial, nous vous invitons à poser un regard lucide sur une réalité qui touche un nombre croissant de nos concitoyennes et concitoyens, a dit madame Laberge. Malgré les nombreuses promesses de lutte contre la pauvreté, les inégalités continuent de s’accentuer au Canada. Pendant que les revenus les plus élevés explosent, de plus en plus de gens vivent dans la rue, dans des campements ou dans des logements précaires. Des familles doivent faire des choix impossibles entre se nourrir et payer le loyer. D’autres sont à un seul chèque de paie de la misère. »
Les recherches du professeur Pariseau-Legault portent sur la conscience juridique, la gestion des risques et la mise en œuvre du droit auprès des personnes en besoin de protection. Il enseigne la psychiatrie et l'éthique clinique aux futures infirmières et infirmières praticiennes spécialisées.
Il a souligné que le sujet du panel tombe à point, car il observe une hausse des inégalités sociales autant en Outaouais que dans les Laurentides. Les taux d’itinérance sont en forte augmentation dans ces deux régions, a-t-il expliqué dans sa présentation au début du panel.
Pour cette discussion les panélistes étaient :
Marie-Eve Sylvestre (Collège de la SRC) : doyenne et professeure titulaire à la Faculté de droit de l’Université d’Ottawa. Ses recherches portent sur les pratiques policières et judiciaires qui ont un impact discriminatoire sur les populations marginalisées. Le livre Red Zones (CUP, 2020), qu’elle a coécrit avec Nicholas Blomley et Céline Bellot, a reçu le prix W. Wesley Pue 2021 de l’Association canadienne Droit et Société. Mme Sylvestre est membre du Collège de nouveaux chercheurs et créateurs en art et en science de la Société royale du Canada et membre du conseil d’administration du Conseil de recherches en sciences humaines.
Daniyal Zuberi (Collège de la SRC) est professeur de politique sociale à la Faculté Factor-Inwentash de travail social et à la Munk School of Global Affairs and Public Policy de l’Université de Toronto. Il est le directeur fondateur du Social Policy Lab de la Munk School, où il a dirigé le programme de maîtrise en politiques publiques de 2020 à 2022. Ses recherches portent sur la pauvreté urbaine, les inégalités, les soins de santé, l’éducation, le travail et les politiques de protection sociale.
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Résumé du panel :
Malgré les nombreuses campagnes promettant de mettre fin à la pauvreté, de nombreux Canadiens continuent d’avoir de la difficulté à joindre les deux bouts. Les revenus des plus riches ont grimpé en flèche, tandis que le nombre de personnes vivant dans la rue et dans des campements urbains n’a cessé d’augmenter. De nombreuses familles sont obligées de choisir entre payer leur loyer et se nourrir, tandis que d’autres se trouvent à un chèque de paie près de la misère ou de l’expulsion.
Les taux élevés de pauvreté et d’inégalités au Canada n’ont rien d’inévitable. Ils sont liés à l’évolution de l’économie et à d’autres tendances, certes, mais également à des choix politiques qui portent atteinte aux droits de la personne. Par exemple, l’absence d’investissements publics pour la protection des locataires contre les expulsions et la construction de logements abordables au cours des dernières décennies a contribué à l’augmentation du nombre de personnes sans domicile fixe.
La pauvreté et les inégalités font subir à la société des coûts élevés qui vont au-delà des problèmes d’injustice à court et à long terme. Ces coûts incluent la détérioration de la santé physique et mentale des gens, une perte de potentiel humain et un affaiblissement de la croissance économique. En l’absence d’un solide filet de sécurité, nous assistons actuellement à une criminalisation de la pauvreté et de l’itinérance et à une augmentation des dépenses de maintien de l’ordre et d’incarcération.
Ce dialogue sur la pauvreté et les inégalités sera animé par Marie-Eve Sylvestre et Daniyal Zuberi, qui examineront les causes profondes et les conséquences de la pauvreté, des inégalités et de l’itinérance. Nous nous demanderons également comment élaborer des politiques sociales et de logement qui tiennent compte des droits et des réalités des personnes marginalisées.
Ce cinq-à-sept se terminera par une invitation à rencontrer les intervenants en profitant de quelques bouchées et rafraîchissements.
Le 30 avril 2024