Décès du professeur Thibault Martin
C’est avec tristesse que nous apprenons le décès du professeur Thibault Martin, du Département des sciences sociales. La communauté universitaire de l’UQO vient de perdre un professeur respecté et un chercheur de renommée internationale sur les questions autochtones.
Titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur la gouvernance autochtone du territoire, le professeur Martin est l’auteur de plusieurs articles et ouvrages sur les questions autochtones, notamment De la banquise au congélateur : mondialisation et culture au Nunavik (2003, UNESCO et Presses de l’Université Laval) primé par l’Association internationale des sociologues de langue française.
Avec son expertise dans le domaine des Premières nations et ses travaux sur la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones, il a été sollicité partout dans le monde et a participé à de nombreuses conférences, dont une tournée en Europe de l’Est, au printemps 2011. Invité en Roumanie, en Bulgarie et en Moldavie, il a entre autres participé à la réflexion sur la question des Roms, en plus de rencontrer des personnalités du monde politique.
En juin 2014, le professeur Martin a été invité à contribuer au numéro fondateur d'une nouvelle revue internationale de sociologie intitulée Socio. Son article a été publié en parallèle avec d’autres textes de sociologues dont l'influence sur le renouvellement de la sociologie est incontestable, tels que Howard Becker, Immanuel Wallerstein, Michel Wieviorka, Graig Calhoun, Michel Agier, Nancy Fraser, Rajeev Bhargava, Jean-Pierre Warnier et Isabelle Berrebi-Hoffmann.
Pour consulter l'avis de décès
Originaire de France, monsieur Martin a obtenu une licence en histoire de l’Université de Dijon, en 1984. Il a été journaliste et enseignant au secondaire avant de commencer des études en sociologie. Son parcours académique et son intérêt pour les questions autochtones l’ont emmené au Canada, où il a poursuivi ses études au doctorat en sociologie à l’Université Laval (2001).
Thibault Martin a enseigné la sociologie des questions autochtones à l’Université de Winnipeg avant de se joindre au Département des sciences sociales de l’UQO, en 2004.
En tant que titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur la gouvernance autochtone du territoire, ses travaux de recherche se sont développés autour de deux axes. Le premier concerne la manière dont les Autochtones s’impliquent au côté d’autres acteurs dans la gouvernance des ressources naturelles et dans la cogestion des projets de protection de l’environnement. Le second concerne la place que le territoire occupe au sein des sociétés autochtones.
Depuis sa création, la Chaire a réalisé de nombreux projets de grande envergure, tant sur le plan académique que social. Elle a notamment joué un rôle important dans l’attribution d’un doctorat honoris causa de l’UQO à William Commanda, en 2011, et dans l’organisation du Forum Plan Nord, en 2012. La Chaire a publié de nombreux articles et ouvrages et a formé de nombreux étudiants du premier cycle au doctorat. Thibault Martin a aussi travaillé à l’organisation d’une première journée autochtone à l’UQO, en mars 2012, et au projet de création d’un Bureau de liaison autochtone à l’UQO qui fait maintenant partie des projets du Plan stratégique 2016-2020 de l’UQO.
Thibault Martin a reçu de nombreuses distinctions, dont les suivantes :
• 2006 - Nomination pour le Prix Aurore du Conseil de recherche en sciences humaines du Canada (récompense pour l'excellence des travaux d'un nouveau chercheur).
• 2004 - Prix du jeune sociologue décerné par l'Association internationale des sociologues de langue française pour le meilleur premier livre de sociologie.
• 2001 - Récipiendaire du Prix d'excellence de la Faculté des sciences sociales, Université Laval, meilleure thèse de doctorat.
• 1998 - Récipiendaire du Northern Studies Award décerné par l'Association universitaire canadienne d'études nordiques.
« Je suis très affecté par le décès du professeur Thibault Martin, a souligné le recteur de l’UQO, monsieur Denis Harrisson. Il était passionné par l’enseignement et par ses travaux de recherche qu’il continuait de mener avec rigueur, et ce, malgré la maladie. C’est toute notre communauté universitaire qui est en deuil aujourd’hui. Je tiens à offrir mes plus sincères condoléances à sa famille, ses collègues et ses amis. »
Le 10 septembre 2017