Conférences ‘Dialogues’ de la SRC à l’UQO : un panel sur la cybersécurité
L’Université du Québec en Outaouais a accueilli, le 22 janvier 2025, une deuxième conférence de la Société royale du Canada qui présente sa série Dialogues de la SRC.
De gauche, à droite: le professeur Stéphane Gagnon, la professeure Atefeh (Atty) Mashatan, de l'Université métropolitaine de Toronto, la rectrice de l'UQO, Murielle Laberge, le professeur Benoît Dupon, de l'Université de Montréal, et Michel L. Tremblay, professeur à McGill et président de l'Académie des sciences de la Société royale du Canada.
C’est devant une trentaine de personnes réunies au bar-étudiant Le Tonik, au pavillon Alexandre-Taché, que de riches échanges ont eu lieu sous le thème La dette de cybersécurité, un problème qui nous concerne tous.
Stéphane Gagnon, professeur en gestion des technologies des affaires au Département des sciences administratives, a dirigé le panel qui a mis en vedette Benoît Dupont, professeur de criminologie à l’Université de Montréal et titulaire de la Chaire de recherche du Canada en cyber-résilience et de la Chaire de recherche en prévention de la cybercriminalité, et Atefeh (Atty) Mashatan, titulaire d’une Chaire de recherche du Canada et professeure agrégée en gestion des technologies de l’information à l’Université métropolitaine de Toronto.
La rectrice de l’UQO, Murielle Laberge a accueilli l’équipe de la SRC, notamment Michel L. Tremblay, président de l’Académie des sciences à la Société royale du Canada.
« Depuis les dernières années, l'UQO a entrepris un important virage stratégique dans les domaines de l'informatique, de l'ingénierie et de la gestion des technologies d'affaires. L'Université a enrichi son offre de formation avec 10 nouveaux programmes novateurs, a expliqué la rectrice.
« Parmi eux, nous offrons trois nouveaux diplômes d’études supérieures spécialisées (D.E.S.S), dont un en cybersécurité. Au premier cycle, nous avons intégré trois nouvelles concentrations dans notre baccalauréat en informatique, dont une en cybersécurité. Enfin, nous avons lancé un nouveau baccalauréat par cumul en innovation numérique offrant une flexibilité unique avec des certificats en gouvernance, réseaux informatiques, gestion des technologies d’affaires, administration et technologies de l’information. »
L’expression « dette de cybersécurité » désigne l’accumulation des risques et des préjudices numériques non traités au sein d’une société. Cette dette apparaît lorsque les problèmes de cybersécurité et de cybercriminalité ne suscitent pas d’interventions appropriées de la part des gouvernements et des organisations, qui semblent plus soucieux de déployer rapidement les nouvelles technologies numériques et de promouvoir leur adoption à grande échelle que de veiller à ce qu’elles soient sûres et sécuritaires.
Le professeur Benoit Dupont a notamment souligné que les cybercrimes, les fraudes numériques, touchaient 7,8 % de la population canadienne adulte, en 2019, soit 2,5 millions de victimes, ce qui engendre des pertes financières nationales de 12,5 milliards $. Les données, dit-il, sont difficiles à colliger et, face à ces cybercrimes, les autorités tentent de faire du mieux qu’elles peuvent, mais les ressources sont insuffisantes.
La dette de cybersécurité résulte souvent de la tendance que nous avons de privilégier les intérêts commerciaux au détriment du bien-être humain, ainsi que de la réticence que nous avons à réglementer correctement les technologies numériques et les activités en ligne.
Dans nos sociétés occidentales, les particuliers comme les entreprises subissent de plein fouet leur exposition à cette dette de cybersécurité. Par exemple, les particuliers sont exposés à des niveaux sans précédent de fraudes en ligne, qui se traduisent par des milliards de dollars de pertes financières, et les entreprises se trouvent plus vulnérables que jamais aux violations de données et aux attaques par rançongiciel. Les technologies émergentes telles que l’IA et l’informatique quantique auront un effet aggravant sur cette dette de cybersécurité, qui pourrait devenir insoutenable si nous n’agissons pas rapidement.
Biographies des intervenant·es du panel
Benoît Dupont, professeur de criminologie à l’Université de Montréal et titulaire de la Chaire de recherche du Canada en cyber-résilience et de la Chaire de recherche en prévention de la cybercriminalité. En 2021, il a lancé le Partenariat pour la cybersécurité centrée sur l’humain, un réseau de chercheurs interdisciplinaires travaillant en étroite collaboration avec des partenaires des secteurs privé, gouvernemental et à but non lucratif. Les recherches du professeur Dupont portent sur l’écologie de la cybercriminalité. En 2022, il a cofondé avec ses étudiants la Clinique de cybercriminologie. https://www.linkedin.com/in/benoit-dupont-9369702/
Atefeh (Atty) Mashatan, titulaire d’une Chaire de recherche du Canada et professeure agrégée en gestion des technologies de l’information à l’Université métropolitaine de Toronto. Elle est également directrice fondatrice du Cybersecurity Research Lab et boursière de recherche rattachée au Rogers Cybersecure Catalyst. Ses recherches visent à mettre au point de nouveaux concepts de cybersécurité basés sur les technologies émergentes telles que l’IdO, la chaîne de blocs et l’informatique quantique. Elle examine les défis et les possibilités que présentent ces nouvelles technologies et en quoi ces dernières modifient le paysage des menaces cybernétiques. https://www.linkedin.com/in/atty-mashatan/
La prochaine conférence de la série Dialogues de la Société royale du Canada à l’UQO est prévue en mars prochain sous le thème de l’immigration durable. Les détails sont à venir.
Le 23 janvier 2025