Aller au contenu principal

CENTRE DE SOUTIEN ET D'INNOVATION EN PÉDAGOGIE UNIVERSITAIRE

PÉDAGOGIES ACTIVES


Boite à outils


 


«Apprendre est une action que le sujet exerce sur lui-même» Reboul, 2010


Les pédagogies actives découlent du paradigme de l’apprentissage, c’est-à-dire qu'elles sont centrées  «sur les activités d’un étudiant qui apprend quelque chose » (Jouquan et al., 2013).

En réalité, l'apprentissage ne peut être autre qu'actif, puisqu'il exige de la personne qui apprend une transformation de ses structures cognitives. •Cela suppose d’intégrer de nouvelles structures cognitives aux structures existantes, ou modifier ces structures de façon durable et transférable dans la construction d’un modèle explicatif d’une réalité (Dewey, 1938; Piaget, 1964; Vygotsky, 1986). 

Apprendre est nécessairement une expérience transformatrice, qui modifie la personne, ses comportements, à des degrés variables … quand on a appris, on lit la situation, on la comprend, on y réagit et on agit différemment. 


Est-ce que la transmission d'informations (une approche centrée sur la personne enseignante et les contenus) permet l'apprentissage ? 


Une reproduction fidèle de contenus, transmis par une personne ou par un document, qui ne font pas l'objet d'une analyse, d'une réflexion, d'une reformulation - bref d'une [re]construction par la personne étudiante ne produit pas un apprentissage : 

«Parfois un réseau de contraintes (socioscolaires, par exemple) oblige l’individu à reproduire fidèlement une pensée qui n’est pas la sienne de façon aliénante. Il ne s’agit pas ici d’apprentissage, puisque la connaissance véritable n’est pas une simple assimilation, mais toujours aussi une accommodation, un acte d’appropriation, une part de «réinvention» ou de création qui permet la maitrise et ouvre la possibilité de connaissances nouvelles. Mais apprendre ne peut pas être seulement l’appropriation de la connaissance d’autrui, comme le stipulent par exemple les théories béhavioristes. Apprendre, pour les cognitivistes comme les constructivistes, c’est aussi s’approprier, c’est-à-dire digérer, rendre consciente, réfléchir la mémoire de sa propre expérience.»  (Perret-Clermont, 2001, p.2)

Si la personne qui apprend est active parce qu'elle construit le sens de l'objet d'apprentissage, elle peut l'être d'autant plus lorsqu'elle est placée dans un contexte de co-construction de cet objet. Un tel contexte implique que la personne apprenante peut partager, confronter et réfléchir à ses représentations initiales à l'égard de l'objet avec d'autres, l'obligeant ainsi à renégocier avec eux et avec elle-même le sens initial de cet objet.

 

«Comprendre tout seul, c’est comme avoir peur tout seul. En effet, comment savoir si l’on a vraiment compris, être sûr que l’on est en prise avec le réel dans sa réflexion et non pas en train de devenir un peu fou ? L’expérience personnelle, pour devenir apprentissage, requiert une certaine forme de validation sociale et, inversement, une connaissance n’est connaissance que si des personnes la portent, se la sont appropriée. En somme, la connaissance a besoin d’interlocuteurs.» (Perret-Clermont, 2001, p. 3) 

 

Les pédagogies actives impliquent ainsi des interactions fréquentes, l'échange et la discussion au sujet des objets d'apprentissage et la coconstruction de sens.