CÉRIS
Historique
Vers la fin des années 90, la situation de la pratique en travail social a pris un tournant tel que l’Ordre des travailleurs sociaux (OPTSQ) a tenu des États Généraux, en 1998, afin d’établir un constat quant aux problématiques et à l’avenir de la profession (Mercier & Mathieu, 2000). Selon Favreau (2000), cette crise identitaire se répercute sur le plan de l’organisation des services, sur le plan du monopole de l’intervention sociale publique, sur le plan professionnel et sur le plan du renouvellement du service public. Trois changements sociaux majeurs seraient identifiés comme étant à la base de la crise identitaire de la profession (Favreau, 2000) : (1) l’emploi qui constitue désormais le premier vecteur d’intégration sociale pour faire face à la pauvreté (exclusion sociale); (2) l’intervention en milieu communautaire qui fait concurrence au service public (intervention traditionnelle) et ; (3) la multiplication de nouvelles pratiques pour faire face aux nouvelles réalités qui se complexifient et s’alourdissent. Afin de répondre à un désir et à un besoin d’adapter les pratiques à ces nouvelles réalités et enjeux sociaux, notamment dans les milieux de pratique non conventionnels (Mercier & Mathieu, 2000; Vaillancourt, 1993), à une volonté de reconnaissance des milieux de pratique et à une volonté de création des milieux de la recherche (Dandurand, 2004), nous observons une préoccupation croissante pour le renouvellement des pratiques, par l’entremise de l’innovation et des pratiques sociales émergentes. L’innovation est perçue comme étant nécessairement positive, toutefois, dans les faits, il y a peu de publications portant spécifiquement sur l’intervention en travail social nous permettant de dresser un portrait de l’efficacité ou des ratées des interventions dans ce nouveau contexte (Brown, 2010). c'est dans cette perspective que les professeures et professeurs en travail social de l'Université du Québec en Outaouais (UQO) fondent le Groupe d'étude et de recherche en intervention sociale (GÉRIS) au début des années 1990. Insistutionnalisé depuis l'an 2000, le Centre d’étude et de recherche en intervention sociale (CÉRIS) est maintenant reconnu comme étant le premier centre de recherche de l’Université du Québec en Outaouais. Les réalisations des chercheurs du CÉRIS, largement diffusées, principalement orientées vers l’organisation et l’action communautaire au Québec, ne sont plus à démontrer.
Cependant, en 2009, la volonté d'une équipe renouvellée de professeures et de professeurs en travail social a été de développer un domaine de recherche moins exploité jusqu’à maintenant au CÉRIS; celui de l’intervention psychosociale. C’est dans cette optique qu'une équipe d'étude en intervention psychosociale , l’équipe EIP, a développé une programmation de recherche portant sur deux axes. Axe I - Développement des pratiques - cet axe vise le développement des pratiques d’intervention en travail social selon deux perspectives. D’une part, cet axe de recherche vise à développer des pratiques en co-construction avec les milieux, c’est-à-dire développer des connaissances, des pratiques (prévention, intervention, réadaptation), des outils (guide de pratique, outils d’évaluation et d’intervention). D’autre part, cet axe vise la reconnaissance des pratiques en émergence, c’est-à-dire l’évaluation de ces pratiques, l’accompagnement des milieux, le développement d’outils et de guides. Axe II - Enseignement des pratiques – cet axe vise une meilleure compréhension des liens entre la théorie et la pratique en travail social. Plus spécifiquement, cet axe vise à former les étudiants du baccalauréat et de la maîtrise de manière à ce qu’ils se situent à la fine pointe de l’innovation en travail social. Les objectifs visés par cet axe s’appuieront sur les résultats de collaborations de l’Axe I, sur les recherches bibliographiques des chercheurs de l’équipe, sur les séminaires offerts par les professeurs et étudiants à la maîtrise en travail social.
Un intérêt commun : le renouvellement et l'enseignement des pratiques sociales
Les chercheures et chercheurs du CÉRIS se sont regroupés à partir d'un intérêt commun pour le renouvellement et l'enseignement des pratiques sociales. Ils se sont donc engagés dans l’évaluation des pratiques sociales, incluant l’étude des problèmes sociaux, l'analyse de l'évolution de politiques sociales ainsi que l’observation des contextes favorisant leur émergence. La majorité des travaux en cours se situent principalement dans le champ des pratiques émergentes en prévention et en intervention sociale.