Formations sous le programme de Bourses destiné aux Autochtones : un partenariat prestigieux pour l'UQO

L’Université du Québec en Outaouais a eu l’honneur d’accueillir de 10 avril une délégation de la Section des Peuples autochtones et des minorités (IPMS) du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme (HCDH), lors de leur tournée au Canada visant principalement à officialiser le partenariat institutionnel avec le Centre interuniversitaire d’études et de recherches (CIÉRA) pour l’organisation de la formation préparatoire en français aux boursiers sélectionnés par le HCDH dans le cadre de son Programme de Bourses destiné aux Autochtones. 

Les représentants, notamment Morse Caoagas Flores, Responsable du programme de bourses pour les Autochtones et Hernan Vales, Chef de la Section des Peuples Autochtones et des Minorités souhaitaient rencontrer les partenaires et donateurs qui ont rendu possible cette formation en français sur les droits et enjeux internationaux des peuples autochtones de la Francophonie. En effet, l’UQO soutient à plus que la moitié du budget total cette initiative, par le biais d’une subvention obtenue sous le leadership de la professeure Karine Gentelet. 

« Ce partenariat est une véritable source de fierté pour l'UQO, car il démontre notre engagement envers le développement solidaire et collectif. Notre université a toujours accordé une grande importance à l'établissement de partenariats, tant au niveau national qu'international. Cette approche s'inscrit naturellement dans une perspective de coopération et de solidarité mondiale, où l'échange de connaissances et d'expériences favorise l'entrelacement des cultures et des continents », affirme Murielle Laberge, rectrice de l’UQO.

En cohérence avec leur mission autant au Canada qu’à l’International, la Commission canadienne pour l’UNESCO, représentée par la chargée de programme Culture Barbara Filion, appuie  l’École d’été par un soutien financier significatif pour les frais de déplacement et d’accueil des boursier.ère.s sélectionné.e.s. Le Secrétaire Général Yves-Gérard Méhou-Loko qui ne pouvait être présent, a tenu à transmettre un message aux partenaires impliqués : « Les peuples autochtones sont les gardiens de leurs traditions et de leurs territoires et les défenseurs de leurs droits et de leurs visions du monde. Pour la CCUNESCO, il est essentiel que les voix et perspectives de la société civile soient entendues dans les forums internationaux, et ce programme de formation inestimable permet d’outiller les participants autochtones sur les mécanismes inhérents aux instances onusiennes et ainsi leur permettre de prendre part à ces espaces de discussion et de prises de décision. »

De gauche à droite: Sükran Tipi, coordonnatrice scientifique au CIÉRA-UQO, Barbara Filion, chargée de programme, culture de la Commission canadienne de l’UNESCO, Hernan Vales, Chef de la Section des Peuples Autochtones et des Minorités, Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme, la rectrice Murielle Laberge, Morse Caoagas Flores, Responsable du programme de bourses pour les autochtones, Section des Peuples Autochtones et des Minorités, Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme, et la professeure Karine Gentelet 

Le Programme de bourses pour Autochtones du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme donne accès à une formation à Genève aux droits de l’homme visant à renforcer les capacités des représentants autochtones sur le système et les mécanismes des Nations Unies, notamment ceux dédiés aux Peuples autochtones. Dans le cadre du partenariat, le CIÉRA dispensera, aux deux ans, une formation préparatoire pour les boursier.ère.s sélectionné.e.s à participer au programme. 

Offerte sous forme d’école d’été, les organisateurs (UQO, Femmes autochtones du Québec et la Faculté de droit de l’Université Laval) accueilleront sur le campus de l’Université Laval Du 3 au 14 juin 2024, une trentaine de participants, incluant une dizaine de boursier.ère.s autochtones internationaux (Afrique, Océanie, Canada) sélectionnés pour leur profil d’expertise par le programme de bourses pour Autochtones du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH). 

La formation est aussi ouverte aux étudiant.e.s démontrant une connaissance préalable des contextes autochtones ainsi qu’aux professionnels travaillant en contexte autochtone. En matière de contenu, il s’agira d'examiner les différents niveaux de protection des droits, les mécanismes de régulation, normes et politiques ainsi que des instances concrètes pour la prise de parole et de pouvoir des peuples autochtones, permettant notamment de comprendre la structure et le fonctionnement du système onusien sur les droits des peuples autochtones.

Il s’agira d’une deuxième école d’été. En juin 2022, l’équipe autour de la professeure Gentelet avait présenté une première édition en format virtuel. 

Nous sommes très honorés de ce partenariat et de cette opportunité de déployer un tel programme qui, pour l'instant, est le seul en Amérique du Nord, a déclaré Karine Gentelet .« Ma collègue, la professeure Geneviève Motard et moi-même sommes très honorées de ce partenariat et de cett eopportuné de déployer un tel programme qui, pour l'instant, est le seul en Amérique du Nord. »

Les autres membres (chercheure et collaboratrice) du comité de pilotage, en plus de la professeure Gentelet sont Marjolaine Étienne (présidente de Femmes autochtones du Québec), Geneviève Motard, professeure titulaire à la Faculté de droit de l’Université Laval et Şükran Tipi, coordonnatrice scientifique du CIERA-UQO et chargée de cours au Département des sciences sociales.

Collaboration avec l’ONU sur les dossiers autochtones

Notamment grâce à l’implication de la professeure Karine Gentelet, le CIÉRA développe depuis 2018 une collaboration soutenue avec les instances onusiennes dédiées aux peuples autochtones. Cette collaboration s’est matérialisée notamment par l’intégration au sein des instances du CIÉRA d’experts autochtones impliqués au Fonds de contributions volontaires pour les peuples autochtones et de l’Instance permanente des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones.

En 2019 et 2023, le CIÉRA a également organisé des stages lors des 18^e et 23^e sessions de l’Instance permanente sur les questions autochtones (Nations Unies, New-York) et lors de la 16^e session du Mécanisme d’experts sur les droits des Peuples autochtones (Conseil des droits de l’Homme, Genève). C’est notamment dans le cadre de ces stages que plusieurs leaders autochtones et représentants d’instances onusiennes dédiées aux peuples autochtones, dont Marjolaine Étienne, actuelle présidente de Femmes autochtones du Québec, ont exprimé un urgent besoin d’espaces francophones pour se former, réseauter et échanger.

Plus précisément, le projet découle de discussions entre l’équipe du CIÉRA, des leaders autochtones et l’équipe de Morse Caoagas Flores, Section des peuples autochtones et des minorités, Direction générale de l'État de droit, de l'égalité et de la non-discrimination pour le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’Homme (HCDH). Dans le cadre de ce programme, offert dans quatre des langues reconnues aux Nations-Unies (anglais, français, russe et espagnol), le HCDH sélectionne annuellement une dizaine de boursiers parmi des candidatures de leaders autochtones francophones activement engagés pour la protection des droits de leur communauté et venant des pays de la Communauté des États indépendants (CEI). Le programme a pour objectif de renforcer leurs capacités et leurs connaissances sur le système de protection des droits des peuples autochtones des Nations-Unies.

C’est ainsi que dès la fin de leur participation à l’école d’été du CIÉRA 2024, ces experts seront attendus à Genève pour participer à plusieurs activités en lien avec le programme mais aussi pour participer à la 17^e session du Mécanisme d’experts sur les droits des peuples autochtones (MEDPA). Alors que les boursiers de langue anglaise, russe et espagnol bénéficient depuis 2007 d’une formation préalable à leur arrivée à Genève, les leaders autochtones de la francophonie ne bénéficient pas d’une telle préparation. Le projet d’école d’été du CIÉRA a donc été conçu pour remédier à cette lacune dans le renforcement des capacités.

Pour plus d’informations sur l’École d’été : École d’été – CIÉRA (ciera-recherches.ca)