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La diversité familiale : le point de vue des enfants

 

Une équipe de chercheurs de l’UQO dirigée par la professeure Isabel Côté lancent deux capsules vidéo animées portant sur les résultats d’une recherche conduite auprès d’enfants issus de la diversité familiale.

 

Ces capsules uniques, centrées sur l’enfant, sont diffusées sur la chaîne YouTube et font partie du projet de recherche intitulé Récits d’enfants sur leur constellation familiale. Résultats d’une étude basée sur l’approche centrée sur l’enfant.

En plus de la professeure Côté, Geneviève Pagé, directrice du Module du travail social à l’UQO, Diane Dubeau, professeure au Département de psychologie et de psychoéducation, Renée-Pier Trottier-Cyr, candidate à la maîtrise en psychoéducation, Tatou Lachaîne-Parisien candidate à la maîtrise en travail social toutes deux de l’UQO et Kevin Lavoie, doctorant en sciences humaines appliquées à l’Université de Montréal, ont également œuvré sur ce projet financé par le Conseil de recherche en sciences humaines du Canada (CRSH), dans le cadre du programme Développement-Savoir.

Adoptant une posture résolument centrée sur l’enfant, et puisque ce sont les jeunes participants les véritables experts du sujet, l’équipe de la professeure Côté a voulu que la diffusion des résultats de cette recherche mette en valeur leur parole et le regard qu’ils portent sur leur système familial. Les chercheurs font souvent abstraction de la restitution des résultats aux enfants de telle sorte que ceux-ci ne savent pas à quoi sert leur participation. C’est à cette lacune qu’ont voulu pallier la professeure Côté et son équipe et c’est pourquoi de courtes capsules animées, dessinées avec beaucoup de brio par Stéphanie Dubuc, diplômée de l’École multidisciplinaire de l’image de l’UQO, ont été produites.

Ces capsules intéresseront également le grand public puisqu’elles permettent de comprendre le regard que posent ces enfants sur le fait d’avoir deux mamans, deux papas ou encore, d’avoir été adoptés.

L’étude de l’équipe de la professeure Côté a débuté en 2010 et porte sur trois types de familles différentes soient des familles lesboparentales dont les enfants ont été conçus grâce à un donneur de sperme connu, des familles homoparentales dont les enfants sont nés d’une gestation pour autrui et des familles dont les enfants ont été adoptés via le programme Banque Mixte. Les parents de ces enfants ont été préalablement rencontrés dans le cadre de recherches conduites par la professeure Côté et sa collègue, la professeure Pagé. C’est à la suite de ces projets qu’est née l’idée de rencontrer les enfants concernés afin de voir comment eux-mêmes avaient intégré les circonstances particulières de leur venue au monde.

 

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De gauche à droite, sur la photo : Kevin Lavoie, Renée-Pier Trottier-Cyr, Isabel Côté et Geneviève Pagé.


 

Le point de vue des enfants

Isabel Côté souligne que les recherches sur la généalogie des enfants tendent à se centrer principalement, sinon exclusivement, sur le point de vue des adultes. « Très peu de recherche porte sur le pont de vue des enfants eux-mêmes. Or, les enfants possèdent une créativité et une flexibilité particulière qui leur permettent de réfléchir autrement aux relations familiales. »

Plusieurs recherches démontrent que les enfants développent leur propre compréhension des liens entre les membres d’une famille. L’enfant contribue donc à une triangulation des données, ce qui permet de nuancer et d’augmenter la validité des résultats obtenus auprès adultes.

 

Conclusion des recherches

L’équipe de recherche en vient à la conclusion que les enfants rencontrés semblent avoir intégré l’histoire que leurs parents leur ont racontée quant à la genèse familiale. Le discours des jeunes participants converge avec celui de leurs parents, lesquels ont été rencontrés dans le cadre des recherches précédentes.

Mais ce qui apparaît le plus intéressant, c’est la banalité avec laquelle ces enfants expliquent leur système familial et ce qui a leurs yeux, définie ce qu’est une famille. Le fait de grandir dans une famille parfois qualifiée d’atypique ne soulève pas d’enjeux particuliers pour ces enfants. En effet, le fait d’avoir deux parents de même sexe, d’avoir été adopté ou d’être l’enfant d’un homme ayant agi comme donneur de sperme pour un couple lesbien n’est que l’une des manifestations de la diversité familiale qu’ils et elles constatent chez les autres enfants de leur âge. Parce comme ils et elles l’ont si bien expliqué, une famille « ce sont des gens qui s’aiment, des gens qui prennent soin les uns des autres, des parents qui s’occupent de leurs enfants ». Par ailleurs, et de façon inattendue, les enfants rencontrés ont également expliqué ce qu’est l’amitié pour elles et eux. Cela est apparu d’autant plus intéressant que comme l’a expliqué un tout petit de 4 ans, les adultes tendent trop souvent à utiliser l’expression « les amis » pour parler d’enfants du même âge, ce à quoi le jeune participant, à l’instar des autres rencontrés, s’est montré critique. Comme il l’a expliqué : « ce n’est pas parce qu’on a le même âge qu’on est des amis ».

 

Visionnez la capsule sur les familles

Visionnez la capsule sur les amis