Le professeur Jérôme Dupras participe à deux importantes études
Les derniers mois ont été fort occupés pour Jérôme Dupras, professeur au Département des sciences naturelles de l’UQO, c’est le moins que l’on puisse dire.
Durant la même semaine, début décembre 2016, le professeur de l’Institut des Sciences de la Forêt tempérée (ISFORT), dévoilait une étude sur la valeur des espaces verts de la Commission de la capitale nationale (CCN). Il s’est ensuite rendu à Montréal pour l’annonce d’une vaste étude sur les algues bleues et vertes, un ambitieux projet qui implique plusieurs chercheurs et qui a obtenu 12,3 millions $ de financement des gouvernements fédéral et du Québec.
Études sur les cyanobactéries
L’étude sur les cyanobactéries fait partie de 13 projets qui ont été dévoilés par Génome Canada et Génome Québec, lors d’une conférence de presse, au Centre de la biodiversité de l’Université de Montréal, le jeudi 8 décembre 2016. Génome Canada a annoncé un investissement de 110 millions $ dans ces projets de recherche qui mettent à profit la génomique pour résoudre des problèmes dans les secteurs canadiens des ressources naturelles et de l’environnement. L’annonce s’est faite en présence de Kirsty Duncan, ministre des Sciences du Canada.
Le projet auquel collabore Jérôme Dupras s’intitule ATRAPP : Algal Blooms, Treatment, Risk Assessment, Prediction and Prevention et constitue désormais la plus grande initiative de recherche sur les cyanobactéries dans le monde.
Sébastien Sauvé (Université de Montréal), Jesse Shapiro (Université de Montréal), Sarah Dorner (Polytechnique Montréal) et Jérôme Dupras sont les chercheurs principaux de l’étude qui regroupe plus d’une trentaine de chercheurs au Canada, en France et en Nouvelle-Zélande. Jérôme Dupras sera responsable de la partie socio-économique du projet qui vise à trouver des voies novatrices pour inciter les agriculteurs à modifier leurs pratiques pour limiter les apports en azote et phosphore dans les cours d’eau.
« Toute l’équipe est évidemment très fière de l’annonce de ce financement. Non seulement nous participerons à développer de nouvelles approches pour diminuer les effets néfastes des algues bleues et vertes sur la santé publique, le tourisme et l’économie, mais ce financement permettra aussi de développer un pôle d’expertise en agroéconomie au Département des sciences naturelles de l’UQO. En ce sens, une dizaine d’étudiants gradués et stagiaires postdoctoraux seront recrutés pour mener à bien cette recherche », souligne le professeur Dupras, qui est également bassiste pour le groupe Les Cowboys Fringants.
Le projet de recherche est décrit ainsi par Génome Canada
Les algues bleu-vert, ou cyanobactéries, sont présentes en faibles concentrations à l'état naturel dans les plans d'eau. Bien qu'elles ne constituent généralement pas une source de préoccupation, il en va tout autrement lorsque, sous l'effet de la chaleur (hausse des températures due aux changements climatiques), de la lumière ou des nutriments (provenant de rejets agricoles ou municipaux), ces algues « prolifèrent » dans les écosystèmes aquatiques et produisent et libèrent des cyanotoxines. Lorsqu'elles sont ingérées par des humains ou des animaux, ces toxines peuvent causer des maladies, voire la mort. Même les contacts cutanés, par exemple durant la douche ou la baignade, peuvent être toxiques. En plus des menaces qu'elles présentent pour les humains, le bétail, le poisson et la faune, ces proliférations sont extrêmement coûteuses (leur coût a été estimé à 825 millions de dollars US aux États-Unis et à 330 millions de dollars US en Australie).
Au Canada, un nombre croissant d'usines de traitement de l'eau potable, dont celles alimentées par les Grands Lacs qui constituent la source d'eau potable de 8,5 millions de Canadiens, sont aujourd'hui considérées comme étant à risque. Ces installations doivent utiliser des procédés de traitement coûteux pour éliminer les cyanobactéries et leurs toxines. Sébastien Sauvé et Jesse Shapiro de l'Université de Montréal, en collaboration avec Sarah Dorner de Polytechnique Montréal, dirigent une équipe qui travaille à la mise au point d'une boîte à outils de diagnostic utilisant la génomique chimique pour évaluer le risque de toxicité dans les sources d'eau et guider les municipalités et les responsables de la qualité de l'eau dans l'adoption de stratégies de prévention et de traitement.
L'équipe cherchera également à déterminer les meilleurs procédés de traitement pour prévenir la prolifération des toxines dans l'eau potable et assurer l'élimination sans danger des boues toxiques. L'équipe consultera les collectivités afin de leur proposer des stratégies de prévention rentables à plus long terme pour protéger les plans d'eau à titre de ressource essentielle pour l'eau potable et l'habitat.
Études sur les espaces verts de la CCN
Quant à l’étude sur les espaces verts de la CCN, Jérôme Dupras y participait pour le compte de la Fondation David Suzuki et de la CCN. Les détails de l’étude ont été présentés à Ottawa, le 6 décembre.
Intitulé Capital naturel : la valeur économique de la Trame verte de la Commission de la capitale nationale, l'étude conclut que les 55 000 hectares d’espaces verts et de terres agricoles de la CCN représentent chaque année des bénéfices environnementaux d’une valeur de 332 millions $, ce qui comprend le contrôle de la qualité de l’air, la filtration de l’eau, la régulation du climat, le stockage du carbone et la protection des habitats.
« Ces résultats montrent que les espaces verts ne sont pas qu’importants pour la santé publique, la biodiversité ou des activités récréatives, ils sont également économiquement rentables. Ils constituent de véritables infrastructures naturelles qui participent à la qualité de vie des citoyens et qui devraient être considérés en ce sens », explique le professeur Dupras.
Communiqué de la Fondation Suzuki
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Photos :
Sur la photo de groupe, on aperçoit notamment le professeur Dupras en présence de l’honorable Kirsty Duncan, ministre des Sciences du Canada, Dominique Anglade, ministre de l’Économie, de la Science et de l’Innovation du Québec, Paul-Émile Cloutier, vice-président de Génome Canada et Daniel Coderre, président de Génome Québec.
Diaporama de photos gracieuseté de la Commission de la capitale nationale (CCN).
Photo de Jérôme Dupras (UQO)