Le programme Je tiens la route! développé à l’UQO et au Cégep de l’Outaouais : un an de succès en Belgique
Les cousins belges de la province de Liège l’ont adopté et en sont très satisfaits. Je tiens la route !, un programme de prévention et de promotion en santé mentale pour les jeunes, qui a été mis sur pied à l’UQO et au Cégep de l’Outaouais et qui a traversé l’Atlantique pour s’établir en Belgique l’an dernier, va très bien.
« Ils ont vraiment adopté le programme. Ils adaptent ça à leur milieu. On est vraiment contents. Ça fait partie des retombées positives de notre projet Je tiens la route ! » affirme Guy Beauchamp, professeur au Département de psychoéducation et de psychologie. Monsieur Beauchamp revient d’un autre séjour en Belgique, fin septembre 2016, ce qui lui a permis de faire un bilan positif.
Le programme novateur, qu’il a développé avec Marc Martineau, enseignant au Cégep de l’Outaouais au cours des dernières années, s’adresse aux étudiants de milieux collégiaux et universitaires et vise à accroître leur sentiment de bien-être tout en soutenant leur cheminement académique.
Un programme d’ici qui est adopté en Europe : tout cela dépasse les attentes du Guy Beauchamp. « On ne pouvait pas s’attendre à ça. Au début, on avait des visés modestes, on voulait faire avancer le projet, et puis ça s’est enflammé. Tout le cégep a embarqué dans le projet. »
Les Belges ont pris connaissance du programme Je tiens la route! lors du Congrès mondial sur le suicide (IASR) tenu à Montréal en 2013 et ont voulu en savoir davantage. Celui-ci a été adopté par le Département des affaires sociales de la Province de Liège qui l’a financé et implanté dans la Haute École de la province (l’équivalent de notre cégep au Québec). Le professeur Beauchamp est donc retourné en septembre 2016 pour faire le constat.
La députée provinciale Katty Firquet, responsable de la santé, a dressé un portrait très positif de l’expérience liégeoise après une première année d’activités du programme. On déplore en Belgique quelque 2 000 suicides par an. Chez les jeunes, c’est la première cause de décès entre 25 et 35 ans, et la deuxième entre 15 et 25 ans.
Les médias belges ont d’ailleurs parlé du programme. Et l’intérêt des Belges ne s’arrête pas là puisque des chercheurs au Département de psychologie de l’Université de Liège s’inspirent de Je tiens la route ! « Ils ont déjà commencé à mesurer les symptômes anxieux et dépressifs chez un grand nombre d’étudiants à l’Université de Liège, environ 800 et 1 000 étudiants », explique Guy Beauchamp. La deuxième phase du programme Je tiens la route ! se prépare à Liège présentement (Cliquez ici pour voir la vidéo promotionnelle)
Au Canada, des cégeps sont aussi intéressés à l’adapter dans leurs établissements.
Projet Je tiens la route! Québécois
Le projet Je tiens la route ! a pour but d’accroître le sentiment de bien-être des étudiants et d’améliorer leur santé mentale, tout en soutenant leur cheminement scolaire. Le modèle utilisé dans la campagne de promotion met en jeu une bagnole équipée de quatre bons pneus d’hiver permettant d’affronter les tempêtes (épreuves de la vie) auxquelles peuvent faire face les étudiants, et ce, sans déraper. (Cliquez ici pour la vidéo)
Dans ces circonstances, chaque pneu représente une facette du bien-être (physique, psychologique, social et quête de sens) que s’approprient les étudiants. Je tiens la route ! a été tout d’abord mis sur pied au Cégep de l’Outaouais.
« On sait que les jeunes, entre 14 et 25 ans, c’est là où se développe l’essentiel des troubles mentaux. Donc, si on peut agir le plus précocement possible, on va pouvoir aider ces jeunes à faire face aux divers évènements de la vie », explique Guy Beauchamp.
Grâce à ce programme, les enseignants du Cégep se sentent d’ailleurs mieux outillés pour répondre aux jeunes qui démontrent des signes de détresses psychologiques.
Comme le veut le dicton, ‘ça prend un village pour élever un enfant’, le professeur Beauchamp affirme que l’implication des enseignants − en fait de tout le personnel − est importante quand vient le temps d’intervenir pour aider les jeunes.
Le programme comprend un site Web, des affiches et logos, création d'un comité étudiant en création, présentations à tous les employés et à de nombreux étudiants du Cégep, etc. C’est aussi la force de Je tiens la route ! : les étudiants sont impliqués dans le programme et leurs initiatives sont encouragées.
La majorité des activités ont été produites par des comités étudiants en création: capsules de théâtre d’intervention jouées dans les aires publiques du collège, animations de toutes sortes, affiches artistiques avec un message, peinture sur la neige, installation de lits dans les corridors, la journée orange, etc. Ces stratégies visent à sensibiliser les étudiants à mieux prendre soin de leur santé mentale, à établir des relations saines avec les autres et à participer à des actions concertées qui rejaillissent sur toute la communauté.
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Photo 1 : Le groupe de Liège, en Belgique, qui a adopté le programme Je tiens la route ! mis sur pied à l’UQO et au Cégep de l’Outaouais.
Photo 2 : Marc Martineau, enseignant au Cégep de l’Outaouais, à gauche, et le professeur Guy Beauchamp de l’UQO, lors d’une conférence de presse à Liège.
Photo 3 : La députée provinciale belge, madame Katty Firquet, responsable de la santé, a dressé un portrait très positif de l’expérience liégeoise après une première année d’activités du programme.