Intolérance à l’incertitude : une recherche pour un traitement plus efficace du trouble d'anxiété généralisée
Octroyé par le volet Subventions de fonctionnement des Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC), le professeur Michel Dugas, du Département de psychoéducation et de psychologie de l’UQO reçoit une importante contribution à ses projets de recherche. Son projet intitulé «Expériences comportementales pour l'intolérance à l’incertitude: Un traitement à composante unique pour le trouble d'anxiété généralisée » sera financé pour les trois prochaines années et engendrera des applications concrètes dans le domaine de la santé. L’IRSC a investi 295 000 $ pour mener à bien cet essai clinique prometteur.
Le professeur Michel Dugas s’est entouré d’une équipe de chercheurs dont Stéphane Bouchard, de l’UQO, Jean-Philippe Gouin, de l’Université Concordia et Roz Shafran, provenant de l’University College, à Londres, Angleterre.
Trouble d’anxiété, incertitudes répandues
Le principal critère diagnostique du trouble d’anxiété généralisée (TAG) est la présence d’une anxiété et d’inquiétudes excessives et incontrôlables. Au Canada, la prévalence ponctuelle du TAG est de 3 à 4%, et les coûts personnels et sociaux du TAG sont bien documentés.
Le groupe de recherche du professeur Dugas a développé un protocole pour le TAG ciblant quatre variables : l’intolérance à l’incertitude, les croyances positives relatives à l'inquiétude, l’orientation négative face au problème et l’évitement cognitif. Les résultats indiquent que le mécanisme principal de traitement est le changement au niveau de l’intolérance à l’incertitude. Cela suggère que le traitement actuel peut être simplifié, pour atteindre une plus grande efficacité et une plus grande efficience.
« Nous avons donc mis au point un traitement à composante unique de 10 à 12 séances pour le TAG, qui cible spécifiquement l’intolérance à l'incertitude par des expériences comportementales, explique avec enthousiasme le professeur Dugas. Le traitement promet d’améliorer notre capacité à traiter les personnes souffrant d'anxiété, tout en étant moins coûteux, moins complexe et plus facile à diffuser aux professionnels de la santé. »
L’UQO, laboratoire scientifique remplie d’espoir
Cinquante patients de l’Outaouais souffrant du TAG, provenant de listes d’attente de CLSC et de la communauté, recevront des services dont le traitement les aidera à vaincre leur « allergie à l’incertitude ». Au cours des deux premières années, les 50 participants de l’étude recevront le nouveau traitement psychologique sous forme de 12 rencontres de thérapie individuelle. La troisième année, les chercheurs pourront faire les suivis auprès des patients et compiler les résultats, avant de rédiger les conclusions de cette recherche clinique.
« L’étude proposée fournira des données sur l'efficacité et les mécanismes d’un nouveau traitement pour le TAG. Le professeur Dugas ajoute : compte tenu de l'état précaire du financement public des soins en santé mentale au Canada, il peut être soutenu que la priorité actuelle est de développer et de valider des traitements psychologiques efficaces et rentables, qui peuvent être offerts à un plus grand nombre de personnes. »