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8 mars : Journée internationale des femmes
Pour souligner la Journée internationale des femmes, l'UQO souhaite partager un texte d'une de ses chargées de cours, Laurence Clennett-Sirois. Cette jeune chargée de cours aux Départements des sciences de l’éducation et des sciences sociales est une spécialiste en analyse féministe entre autres sur la perspective historique, le contexte actuel, les enjeux pressants traitants sur la question des femmes et de l’égalité.
La Journée internationale des femmes du 8 mars trouve ses origines dans les luttes ouvrières et du mouvement des femmes qui réclamaient leurs droits à l’égalité : citoyenneté à part entière par l’accès au suffrage, meilleures conditions de travail, égalité entre les sexes. Soulignée depuis plus de cent ans dans de nombreux pays, cette journée est désormais l’occasion de mesurer le chemin parcouru et de faire le point sur les luttes actuelles.
Au Canada et au Québec, les thèmes abordés en cette occasion ont été nombreux : droit à l’avortement libre et gratuit, lutte contre les violences faites aux femmes, nécessité de mettre un terme aux différentes formes de discrimination et sources d’inégalités entre les sexes. Aujourd’hui, nous pouvons être fières du chemin parcouru et des luttes menées, mais ce n'est pas terminé.
En matière de violences faites aux femmes par exemple, le gouvernement fédéral ne s’est toujours pas doté d’un Plan d’action national pour contrer ce fléau. Plusieurs organisations féministes et syndicales exhortent pourtant les décideurs politiques d’agir concrètement pour éliminer ces violences, et ce, depuis des années. Les données statistiques, qui ne révèlent qu’une partie de la réalité, offrent un portrait choquant, particulièrement lorsque nous considérons la réalité rencontrée par les femmes issues de groupes marginalisés.
En matière d’inégalités, le contexte politique actuel est source de nombreuses préoccupations. Les mesures d’austérité, instaurées aux niveaux fédéral et provincial, auront tôt fait d’effacer certains progrès réalisés. Déjà, ces diverses coupures ont eu des conséquences sur les activités du Réseau canadien pour la santé des femmes au niveau fédéral, sur la réalisation du concours Chapeau, les filles! à l’échelle régionale, sur les couts de garde d’enfants (la fin des garderies à 7$), et sur les salaires et conditions de travail dans la fonction publique. Les menaces à ces mesures de solidarité sociale qui visent à encourager et soutenir l’égalité entre les sexes sont un enjeu majeur et affectent démesurément les femmes.
Malgré ce sombre portrait, on constate que plusieurs individus se mobilisent pour faire avancer les différentes luttes menées au nom de l’égalité. À l’UQO, nombre d’étudiantes et d’étudiants, de professeures et de professeurs, de personnes chargées de cours, de professionnelles et professionnels de recherche, de membres du personnel de soutien et de l’administration contribuent à ces luttes. Particulièrement, les nombreux projets de recherche qui s’intéressent aux inégalités et luttes féministes ainsi que la création en avril 2014, d’un Comité des femmes (initiative conjointe de l’Association générale des étudiants et du Syndicat des professeurs de l’UQO), donnent espoir. La mobilisation des membres de la communauté universitaire de l’UQO permet de débattre d’idées, d’analyser les problématiques et, souhaitons-le, de contribuer à l’égalité.
Texte de Laurence Clennett-Sirois, chargée de cours au Département des sciences de l’éducation et au Département des sciences sociales à l'UQO