La professeure Katrine Turgeon reçoit une Chaire de recherche du Canada
L’UQO a officiellement lancé la Chaire de recherche du Canada en socio-écologie de la conservation et de la gestion des pêches et de la faune détenue par Katrine Turgeon, professeure au Département des sciences naturelles et à l’Institut des Sciences de la Forêt tempérée (ISFORT), de l’Université du Québec en Outaouais (UQO).
Un budget de 600 000 $ sur cinq ans a été octroyé par le Programme des chaires de recherches du Canada (PCRC) à la professeure et chercheure Turgeon. Cette chaire permettra de développer de nouveaux outils et connaissances pour comprendre comment l’homme et la nature interagissent dans leur environnement. Le but principal sera ensuite de proposer des actions d’amélioration pour une meilleure conservation et gestion des pêches et de la faune. Il s'agit de la sixième chaire de recherche du Canada à l'UQO.
La professeure Turgeon a procédé au lancement de la chaire lors d'un évènement au pavillon Alexandre-Taché de l'UQO, le 4 avril 2024.
Entrevue de Katrine Turgeon à Radio-Canada Ottawa-Gatineau - 2 avril 2024
Par des études de cas, la chaire préconise une approche transdisciplinaire et travaillera en étroite collaboration avec diverses parties prenantes pour résoudre des problèmes directement liés à la conservation et à la gestion des pêches et de la faune afin d’orienter les décisions politiques et pour l’éducation des citoyens dans un contexte de changement climatique global.
Site web de la nouvelle chaire
« Les défis auxquels font face notre société et notre planète requièrent une mobilisation de l’expertise scientifique en provenance de plusieurs disciplines pour apporter des solutions adaptées et adaptables. La recherche menée à l’UQO en est un exemple concret. Nos chercheurs, a l’instar de la professeure Katrine Turgeon, sont actifs dans leur milieu et réussissent à faire une grande différence en produisant des nouvelles connaissances par des approches interdisciplinaires. Félicitations à la professeure Katrine Turgeon pour l’obtention de la Chaire de recherche du Canada et son apport à la préservation et l’amélioration de notre environnement. Je saisis cette occasion pour remercier le programme de chaires de recherche du Canada pour son soutien indispensable ! », exprime Murielle Laberge, rectrice de l’UQO.
L’approche proposée sera divisée en trois grands axes qui seront d’ailleurs présentés avec des exemples concrets dans le cadre du panel prévu lors du lancement de cette chaire :
Axe 1 – Innover pour mieux conserver
En matière de conservation, il s’avère essentiel de trouver des compromis durables et acceptables pour la société et la nature. Cela nécessite une compréhension des perceptions, des valeurs et des croyances des différentes parties prenantes, et de ne pas minimiser les émotions afin d’avoir une réflexion approfondie et innovante sur les outils et les approches pour mieux conserver nos ressources.
Axe 2- Intégrer la socio-écologie dans la gestion des pêches et de la faune
On ne gère pas les ressources, on gère le comportement des humains qui les utilisent. Un des moyens de le faire est d’intégrer l’écologie et les sciences sociales dans l’équation des durables, et de considérer les pêches comme des systèmes socio-écologiques (SSE). Les changements climatiques mettront également à l’épreuve la résilience de ces systèmes socio-écologiques. Les écosystèmes aquatiques d’eau douce sont confrontés à de graves modifications de l’habitat et à un déclin de la biodiversité, ce qui sera exacerbé par les changements climatiques et entraînera des pertes sociales, économiques et écologiques.
Axe 3 : Justice environnementale, ressources et gestion du territoire
Alors que la perte de biodiversité se poursuit, une série de conflits ou d’injustices confrontant les actions de conservation et d’autres activités et intérêts humains émergent (par exemple, la pêche, la chasse et l’écotourisme). Ceci suscite des inquiétudes quant à la justice de la conservation, notamment en ce qui concerne la répartition équitable des coûts et des avantages, les droits d’accès, les processus décisionnels et le contrôle exercé par certains groupes dominants sur les interactions avec la nature.
Ce lancement de la Chaire vise aussi à mettre de l’avant les recherches et le travail de plusieurs étudiants de la professeure Turgeon.
« Afin de mieux conserver, et de bien gérer nos précieuses ressources halieutiques et fauniques, nous devons adopter une approche socio-écologique. Les scientifiques doivent écouter et mobiliser la population afin que tous travaillent ensemble dans le but commun de freiner la perte de biodiversité », soutient avec conviction la chercheure.
Bref portrait de Katrine Turgeon
Madame Turgeon est professeure et chercheure au Département des sciences naturelles de l’UQO depuis 2018. Elle a obtenu son doctorat en écologie à l’Université McGill. Elle a travaillé sur une variété de systèmes, y compris les récifs coralliens, les Grands Lacs, les réservoirs, les lacs, les rivières et les ruisseaux.
Dans le cadre de son programme de recherche, elle intègre la complexité socio-écologique dans ses projets de recherche pour une meilleure gestion et conservation de nos écosystèmes et de leur biodiversité. Sa recherche est transdisciplinaire et inclusive, utilisant des méthodologies issues des sciences naturelles, des sciences sociales et du génie, et mobilise des collaboratrices et collaborateurs issus du milieu universitaire, des organismes à but non-lucratif, de l’industrie et du gouvernement.